En amont du Sommet des Nations Unies sur la biodiversité, 64 pays et l’Union européenne se sont alliés autour de la signature d’un « Engagement des dirigeants pour la nature ».
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Pour une sortie positive de la crise!

La crise sanitaire mondiale que nous traversons a mis à nu les vulnérabilités de nos sociétés. Les circuits de production mondialisés ont engendré des difficultés importantes pour de nombreux pays dans l’approvisionnement en matériel médical, masques et tests.

En parallèle, le coup d’arrêt subi par nos économies entraine de très lourdes conséquences en terme d’emploi, d’éducation, de transition écologique et de pauvreté dont la majeure partie reste encore à appréhender.

Ces bouleversements majeurs ont également mis en lumière l’impact des activités humaines sur l’ensemble du vivant. Notre modèle de développement, extrêmement coûteux pour l’environnement, contribue à rogner les territoires des espèces sauvages, lesquelles se rapprochent des lieux de vies humaines et participent du développement des zoonoses.

Ainsi, ce ne pourra être que par le renforcement de la protection de l’environnement et de la biodiversité que nous préserverons les populations humaines à l’échelle mondiale.

Au-delà du cadre sanitaire, ces liens nous obligent à repenser en profondeur nos modèles de développement, de prendre des mesures radicales et de remettre le long terme au cœur des stratégies afin de préserver notre environnement social et naturel pour renforcer la résilience des générations futures.

Engagement des dirigeants pour la nature

En amont du Sommet des Nations Unies sur la biodiversité, 64 pays et l’Union européenne se sont alliés autour de la signature d’un « Engagement des dirigeants pour la nature ». Alors qu’aucun des objectifs fixés il y a 10 ans lors du Sommet d’Aichi au Japon n’a été atteint, il y a urgence à agir. Les leaders se sont engagés autour de quatre grands axes d’actions : dépasser le raisonnement en silo, transformer les modes de production, éliminer les investissements nuisibles et renforcer l’approche One Health dans l’ensemble des politiques au niveau international.

Si nous ne pouvons que souligner l’importance d’une telle déclaration, le fossé est immense entre intention et changement véritable. Pour dépasser les vieux schémas, il est essentiel d’avancer vers une gouvernance renouvelée et des règles communes, ainsi que des investissements ciblés. Tout ceci doit s’accompagner de politiques éducatives ambitieuses pour sensibiliser et former aux changements les enfants d’aujourd’hui et les citoyen.ne.s de demain."

Appel à la mise en place de mesures concrètes

Nous, groupe d’expert pluridisciplinaire réuni par l’Institut de l’Economie Positive, appelons ainsi, en écho à l’engagement des leaders mondiaux, à la mise en place des mesures suivantes par les Etats :

  • Créer un Haut-Conseil de la Résilience qui serait en charge d’évaluer et d’anticiper différents risques (environnemental, économique, social, sanitaire, numérique) selon une approche transversale. Ce Haut Conseil devra permettre d’avoir vision globale des enjeux et de leurs intrications, afin de mieux préparer l’avenir.
     
  • Renforcer l’approche One Health (principe d’interdépendance entre la santé humaine, animale et de l’environnement) par l’identification des bonnes pratiques de santé publique, le renforcement de la coopération scientifique et l’harmonisation par la coutume des règles sanitaires mondiales. Cette approche devra permettre de mieux prévenir les risques sanitaires et la coordination des réponses nationales avec pour objectif l’établissement d’une Charte One Health et la création d’un ONU One Health.
     
  • Réorienter les investissements en priorité vers les secteurs de l’économie de la vie, en particulier les secteurs de la santé, de l’éducation et des énergies propres, autour d’un Life New Deal pouvant reposer sur les mécanismes suivants :
    • La mobilisation des fonds souverains afin de dédier une portion déterminée de leurs investissements aux secteurs de la santé, de l’éducation et des énergies propres,
    • Le fléchage d’une partie de l’épargne salariale vers ces trois secteurs prioritaires,
    • Le renforcement de l’investissement public dans ces secteurs.
      Ces investissements doivent porter aussi bien sur les infrastructures que sur la revalorisation des métiers de ces secteurs, et le développement de nouveaux emplois via la formation.
       
  • Donner priorité à l’éducation comme levier de la résilience des générations futures en sanctuarisant les budgets nationaux et internationaux d’éducation pour revaloriser le métier d’enseignant et augmenter le nombre d’enseignants formés. Dans cette optique, il est également essentiel de développer les cadres d’échanges entre tous les acteurs (organisations internationales, Etats, ONG, professeurs, élèves…) au niveau régional pour renforcer l’accès à des contenus éducatifs de qualité et la sensibilisation aux enjeux globaux.

Un livre pour renseigner, inspirer et agir

96 % des citoyens des pays du G20 souhaitent des changements durables dans nos sociétés. C’est ce qu’a révélé la vaste consultation citoyenne menée par l’Institut de l’économie positive durant la crise de la Covid-19. Preuve s’il en est de l’opportunité historique d’aller de l’avant en rebondissant sur cette crise, pour ouvrir la voie à un meilleur futur, pour tous.

©INSTITUT DE L’ÉCONOMIE POSITIVE

Sous la direction d'Audrey Tcherkoff, c’est un véritable guide pratique pour une sortie positive de la crise qui est élaboré. Nourri de leur expérience, des résultats du sondage, et des participations d’experts reconnus de la Commission G20, il en ressort une série de solutions concrètes à destination des leaders du G20, mais aussi de nombreuses pistes d’actions individuelles et collectives, afin que chaque citoyen puisse se réinventer et soit artisan du changement. Des exemples de bonnes pratiques positives dont chacun peut s’emparer et des sujets majeurs, sur les thématiques primordiales de l’économie de la vie, du lien entre protection de l’environnement et de la santé, de l’éducation pour contrer la pauvreté, de la coopération internationale.