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Environnement

Part des énergies renouvelables, records de températures et départ de Matthieu Orphelin : le débrief de la semaine

Au programme de l'actualité durable cette semaine : les énergies renouvelables s'installent durablement dans la consommation d'électricité française, l'année 2018 bat de tristes records de températures et Matthieu Orphelin claque la porte de La République En Marche. 

Les énergies vertes ont affiché une belle santé en 2018. Selon le Panorama de l’électricité renouvelable réalisé chaque semestre par les gestionnaires de réseaux RTE et Enedis, le Syndicat des énergies renouvelables (SER), l'association des distributeurs d'électricité (Adeef) et l’Agence ORE (Opérateurs de Réseaux d’Energie), la part des renouvelables dans la consommation d'électricité française a atteint l'an dernier 22,7 %, en progression de 4,1 % sur un an, en raison notamment d'une augmentation de la production hydraulique - portée par des conditions favorables -, mais également du solaire et de l'éolien. 

Plus globalement, la production d'électricité d'origine renouvelable a atteint l'an dernier 108,7 TWh dans l'Hexagone, en hausse de 21,9 % par rapport à l'année précédente. Au 31 décembre 2018, la puissance totale du parc électrique EnR s’élevait quant à elle à 51 171 MW,  soit 99 % de l’objectif qui avait été fixé pour fin 2018 (51,7 GW) par la Programmation Pluriannuelle de l’Energie (PPE). Des résultats qui, joints au "redressement progressif de la production nucléaire" (+3,7%), ont entraîné un recours moindre aux énergies fossiles et, de fait, une diminution des émissions de CO2 de 28 %. 

2018, quatrième année la plus chaude de l'histoire

Les années 2015, 2016, 2017 et 2018, "qui s’inscrivent clairement dans la tendance au réchauffement sur le long terme causée par les concentrations atmosphériques records de gaz à effet de serre", sont les années les plus chaudes jamais enregistrées depuis le début des relevés systématiques de température en 1850, selon l'Organisation météorologique mondiale (OMM). Avec une température moyenne 1,0° C supérieure à celle de l'époque pré-industrielle, 2018 se positionne en quatrième place de ce triste classement, note l'agence onusienne, derrière 2016 (+ 1,2 °C mais "marquée par l’influence d’un puissant Niño"), suivie par 2015 et 2017 ex æquo avec + 1,1 °C. Une tendance au record qui s'inscrit dans la durée, explique le Secrétaire général de l’OMM, Petteri Taalas, alors que "les 22 dernières années comptent les 20 années les plus chaudes jamais enregistrées, et le rythme du réchauffement constaté ces trois dernières années est exceptionnel, tant à la surface des terres que dans l’océan". Et qui n'a pas pour seule conséquence des hivers plus doux, poursuit-il : "Les phénomènes météorologiques extrêmes ou à fort impact ont frappé une multitude de pays et des millions de personnes l’année dernière, avec des conséquences désastreuses pour les économies nationales et les écosystèmes". 

L'année 2019 ne s'annonce pas sous des auspices plus favorables, prévient encore l'OMM, alors que l'Australie a connu le mois de janvier le plus chaud jamais enregistré, appelant les décideurs à réagir. En attendant, nous apprenait cette semaine une étude menée par l’International Centre for Integrated Mountain Development (Icimod), une organisation intergouvernementale établie à Katmandou, les deux tiers des glaciers de l’Himalaya et de l’Hindou Kouch pourraient fondre d’ici 2100 en cas de poursuite de la trajectoire actuelle à + 5 °C, tandis que la fonte continue des calottes glaciaires du Groenland et de l'Antarctique nous mène vers un "chaos" climatique, pointant quant à lui le 6 février un papier publié dans la revue Nature...

Matthieu Orphelin claque la porte de LREM 

Le député Matthieu Orphelin a annoncé mercredi 6 février son départ du groupe La République En Marche (LREM), évoquant notamment des avancées insuffisantes sur les "enjeux climatiques, écologiques et sociaux", a rapporté l'AFP, qui s'est procurée une copie d'un mail adressé à ses désormais ex-collègues. Dans ce dernier, celui qui a contribué à la campagne d'En Marche en tant qu'expert sur l'écologie note en particulier un "échec collectif" sur le chantier de la transition : "nous ne nous donnons plus les moyens d'y être, ni de tenir nos engagements, prisonniers de logiques budgétaires et d'arbitrages politiques de court terme", égratignant au passage un gouvernement dont il estime certains choix "contradictoires avec l'idée de plus de justice fiscale".