©Mark Nazh/Shutterstock
Environnement

Opération "Balle Jaune" : en onze ans, près de douze millions et demi de balles collectées pour être recyclées !

Depuis onze ans, l'opération "Balle Jaune" permet de transformer les balles de tennis... en sols sportifs ! Entretien avec Marie-Christine Peltre-Brochard, vice-présidente de la Fédération française de tennis, en charge de la culture et du développement durable. 

Comment les balles de tennis sont-elles fabriquées ?

Souvent, elles sont fabriquées en Asie. Elles sont faites en caoutchouc et recouvertes d’une feutrine jaune. C’est justement cette feutrine qui pose problème lors du recyclage.

Pouvez-vous me dire quelques mots sur l’opération "Balle Jaune", mise en place par votre fédération ?

En onze ans, nous avons collecté près de douze millions et demi de balles. Rien qu'2019, nous en avons collecté 1 300 000. Ce sont nos clubs qui font cet effort. Ils ont à disposition un grand carton dans lequel ils déposent leurs balles. Elles sont ensuite envoyées vers nos comités départementaux. Chaque année, une tournée est effectuée par la COVED, qui vient récupérer ces balles afin de les traiter. Depuis 10 ans, nous avons réalisé 42 terrains sportifs. Il faut 50 000 balles pour réaliser un terrain et une tonne de granulats (ndlr : fragments de roche) pour réaliser 100 m2 de surface. Les terrains sportifs sont destinés à des instituts médicaux, pour des enfants qui ont manqué d’oxygène à la naissance. Cela leur permet d’avoir des espaces où les chocs sont considérablement amortis en cas de chute. C’est le seul recyclage que nous savons faire avec les balles de tennis, car ce qui est compliqué avec celles-ci, c'est qu'il faut séparer la feutrine.

Les écoles nous demandent des balles pour également amortir le bruit des chaises contre le carrelage. C’est aussi une utilisation très pratiquée.

Finalement, vous faites des terrains adaptés à des enfants, mais est-ce que le recyclage de ces balles a des débouchés infinis ?

Le jour où nous n’en n’aurons plus besoin pour des terrains, beaucoup de temps se sera écoulé. C’est vrai qu’il y a un recyclage pragmatique. Les écoles nous demandent des balles pour également amortir le bruit des chaises contre le carrelage. C’est aussi une utilisation très pratiquée.

Moins de 10 % des balles de tennis sont recyclables, ce qui équivaut à environ 12 millions de balles. Quelles solutions proposez-vous pour passer de 10 à 30 % ?

Toutes ces balles ne sont pas vendues à la Fédération française de tennis. Le travail de sensibilisation doit s’étendre à tous les joueurs...

Beaucoup de clubs de tennis adhèrent à cette collecte ?

Nos clubs sont des associations autonomes : à la Fédération, notre travail consiste simplement en de la sensibilisation. Mais nous remarquons que beaucoup de personnes sont impliquées. En Bretagne, par exemple, je n’ai encore jamais vu de club n’ayant pas de cartons pour récupérer les balles.

Considérez-vous que le tennis a fait sa transition écologique ?

Oui, il est en train de la faire, très certainement. Rolland Garros a fait un travail considérable. Nous avons été le premier tournoi international à entreprendre des démarches éco-responsables, après les Jeux olympiques de Londres. Pratiquement tous les tournois ont adopté des pratiques tournées en ce sens.

Une interview réalisée en partenariat avec France Inter : pour écouter la chronique Social Lab, c'est par ici :

Vous avez apprécié cette information ? Pour nous permettre de préserver notre indépendance et vous proposer des contenus toujours plus nombreux et rigoureux, vous pouvez soutenir notre travail. 

Si vous avez une minute et 1€, cela peut faire la différence pour nous. Merci ! #TousActeurs.