Dans la course à la pollution de l'air urbain, les voitures perdent leur pôle position. Telle est la conclusion d'une étude publiée le 16 février dans la revue Science, qui révèle que les produits de consommation courante ou industriels, tels que les parfums, les peintures ou les pesticides, rivalisent désormais avec les véhicules à moteur comme principaux émetteurs de composés organiques volatils (COV). Au contact de l'air, ces derniers créent de l'ozone ou des particules fines, extrêmement nocifs pour la santé, en particulier dans les zones urbaines où les concentrations sont plus élevées.
Selon les auteurs de l'étude, qui ont travaillé avec l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique (NOAA), cette inversion dans les rapports de force est notamment due aux politiques menées pour réduire la pollution automobile, tandis que celle issue des produits contenant des composés raffinés à partir du pétrole a été largement sous-estimée. Ainsi, ces produits émettraient aujourd'hui près de deux fois plus de particules fines que le secteur des transports, tandis qu'à Los Angeles, où des mesures ont été effectuées, la concentration de composés en intérieur était 7 fois plus élevée que dans l'air ambiant. Un phénomène qui nécessite une mise à jour des réglementations, insistent les chercheurs.