D.R
Environnement

Les habitants de 13 régions invités à participer au financement de centrales solaires

Jusqu'au 20 avril, les résidents de 47 départements français sont invités à devenir des acteurs de la transition énergétique de leur territoire, en finançant le développement de 23 centrales solaires en toiture de hangars agricoles via des prêts rémunérés.

Le Conseil économique, social et environnemental (CESE) le rappelait encore il y a quelques semaines : la transition énergétique nationale passera nécessairement par une implication accrue des territoires et des citoyens. Et parmi les instruments proposés aux Français pour participer à leur échelle à cette transformation, le crowdfunding, ou financement participatif, apparait depuis plusieurs années comme un levier phare. L'une des dernières grosses opérations en cours a été lancée par la société IRISOLARIS, spécialisée dans les énergies renouvelables, via la plateforme de prêts rémunérés Lendopolis, avec l'ambition de lever 150 000 euros de fonds auprès des résidents de quarante-sept départements de la moitié sud de l'Hexagone. L'idée : que chacun puisse participer au développement de 23 projets de centrales photovoltaïques sur son territoire.

Centrales solaires en toitures de hangars agricoles

Des centrales qui auront pour particularité d'être "installées sur des bâtiments agricoles construits spécialement et mis gratuitement à la disposition de l’exploitant agricole pour une période de 30 ans, encadrée par un bail", explique la plateforme dans son communiqué, et qui seront cédées "gracieusement à l’exploitant agricole propriétaire du terrain" à l'issue des 30 années d'exploitation. Faisant partie d’un ensemble de 64 projets remportés par la société IRISOLARIS en 2016 à l’issue d’un appel d’offres national lancé par la Commission de Régulation de l’Energie (CRE), elles devraient permettre de produire annuellement 5,7 GWh, soit la consommation moyenne annuelle d’un village de 5000 habitants, et d'éviter l'émission de plus de 710 tonnes de CO2.

23 projets déjà "prêts à être construits" et qui devraient voir le jour avant la fin de l'année 2018, indique le fabricant, qui a obtenu tous les permis auprès des préfectures des départements d'implantation. Ne reste plus qu'à lever les fonds notamment par le biais d'une campagne de financement participatif, outil mis en avant par la CRE lors de son dernier appel d'offres dans l'intention "d’impliquer au maximum les territoires dans la réalisation de projets de production d’énergie renouvelable".

Financement en prêts rémunérés

Bon pour la planète, mais aussi intéressant pour le portefeuille. Pour cette nouvelle levée, le projet est entièrement financé par obligations convertibles, avec un taux d'intérêt est de 6,5 %, dont le fonctionnement est assimilable à celui d'un prêt, explique Alexandre Bléry, analyste financier chez Lendopolis. "Si demain j’investis 1000 euros dans le projet IRISOLARIS, je pourrais toucher chaque année 65 euros en intérêts. A la fin de la période de détention de 5 ans, la société me remboursera ces 1000 euros". Mais à la différence d'une obligation simple, l'obligation convertible confère au prêteur une option de conversion en cas de défaut de paiement du projet, poursuit-il : "Cela signifie que si demain la société n'est pas capable de me rembourser, je peux devenir actionnaire".

La collecte n'est ouverte qu'aux résidents des départements où seront installées les centrales ainsi que leurs départements limitrophes. Ici sont concernés les habitants de l'Occitanie, de la Provence-Alpes-Côte d'Azur, de l'Auvergne-Rhône-Alpes (à l'exception de la Haute-Savoie), de la Bourgogne-Franche-Comté (à l'exception de l'Yonne, du Centre-Val de Loire (à l'exception de l'Eure-et-Loir et de l'Indre-et-Loire) et de la Nouvelle-Aquitaine (à l'exception de la Charente, de la Charente-Maritime, de la Dordogne, des Deux-Sèvres, de la Vienne et de la Haute-Vienne, qui pourront oeuvrer au développement des énergies renouvelables sur le territoire tout en tirant des bénéfices économiques.

En gardant toutefois en tête les risques liés à ce type d'opération, tels que la perte partielle ou totale de l'investissement.

©Gaël Nicolet/ID

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