Déforestation, perte de la biodiversité, exploitation intensive, pression urbaine et agricole… Les Français sont constamment bombardés d’informations relatives à l’amenuisement des milieux forestiers dans le monde, et nous avons aujourd’hui tous en tête des chiffres et images faisant l’objet de débats enflammés dans les sphères médiatiques, politiques ou encore industrielles.
Le sujet porte d’autant plus que les Français sont très attachés à la forêt : selon une étude de l’institut Viavoice réalisée en mars 2021 pour l’Office national des forêts, ils sont ainsi 9 sur 10 à déclarer associer cet espace naturel aux sentiments de bien-être et d’apaisement et 84 % à estimer que les forêts les protègent. Plus globalement, 55 % ressentent le besoin de s’y rendre régulièrement et près de la moitié y vont d’ailleurs au moins une fois par mois.
Malgré cette relation encore renforcée par le contexte sanitaire, certaines inquiétudes légitimes et idées fausses subsistent pourtant encore. Surexploitation ou Sous-exploitation ? Déforestation ou accroissement de la forêt française ? Composition de la forêt et enrésinement ? Autant de questions qui nécessitent légitimement des réponses fiables.
Pour dresser un état des lieux et ouvrir le débat sur la gestion des forêts dans l’Hexagone, ID s’est associé au Comité national pour le développement du bois (CNDB) pour vous proposer un quiz afin de tester vos connaissances sur la forêt française, et de devenir un acteur averti.
N'oubliez pas ensuite de consulter les réponses sous le quiz !
1/ La forêt française représente…
Avec près de 17 millions d’hectares, la forêt française occupe quelque 31 % du territoire, soit le 1/3 de sa surface totale. Selon l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, la France se place même en quatrième position en Europe en matière de superficie forestière, derrière la Suède, la Finlande et l’Espagne. Par ailleurs, le massif des Landes est le premier massif forestier d’Europe Occidentale.
2/ En France métropolitaine, la forêt appartient principalement…
La forêt française appartient aux ¾ à des propriétaires privés. Ils sont 3,5 millions à posséder 12,6 millions d’hectares de forêt. Le dernier quart seulement est donc public et appartient aux communes et collectivités à hauteur de 2,7 millions d’hectares soit 16 % des forêts métropolitaines et à l’État à hauteur d’1,5 million d’hectares soit 9 % des forêts métropolitaines.
3/ Quels sont les arbres les plus répandus dans les forêts françaises ?
Les chênes. Les arbres feuillus sont majoritaires. En effet les peuplements feuillus représentent 67 % des forêts soit plus de 10 millions d’hectares. Les forêts de conifère représentent 21% de la forêt française, les forêts mixtes 12 %.Représentant 44 % du volume (m3) des feuillus, les chênes (pédonculé, rouvre, pubescent et vert) sont les essences feuillues les plus présentes sur le territoire métropolitain.
"Top 5" des arbres les plus présents dans nos forêts françaises (en volume) :
- 1-Chêne
- 2-Hêtre
- 3-Sapin
- 4-Epicéa
- 5-Pin sylvestre
NB : Avec 411 000 hectares, le Douglas ne représente que moins de 3 % des forêts françaises.
4/ La forêt française regroupe notamment…
Selon le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation, les forêts françaises hébergent 2 700 espèces d’arbres, dont 138 espèces en France métropolitaine et 1712 dans la forêt guyanaise. La forêt française abrite également 72 % de la flore française, mais aussi 73 espèces de mammifères, et 120 espèces d’oiseaux.
5/ Depuis 150 ans, la surface forestière française…
A fortement progressé. En France métropolitaine, la surface forestière a doublé en 150 ans. Elle représentait en 2019 16,9 millions d’hectares (et 8,7 millions en outre-mer), contre 14,1 millions en 1985 (et entre 8,9 millions et 9,5 millions en 1830), soit une progression d’environ 800 000 hectares par an en une trentaine d’années, selon l’Inventaire Forestier National.
6/ Récolter des arbres peut jouer un rôle dans la lutte contre le réchauffement climatique…
Vrai. Une gestion durable des forêts intégrant des coupes de bois planifiées participe de plusieurs manières à la lutte contre le réchauffement climatique, selon les experts. D’abord, le bois une fois transformé et utilisé sur le long terme, permet de stocker durablement le carbone (autrement rejeté dans l’atmosphère en cas de décomposition naturelle des arbres) et permet de remplacer des matériaux plus énergivores. En parallèle, le remplacement systématique des arbres coupés par des jeunes pousses permet d’assurer la continuité du processus. Enfin, les arbres en plein croissance capteront de façon exponentielle du carbone quand les arbres matures ou en mauvaise santé stopperont cette captation.
7/ En France, la coupe des arbres est…
Pas assez importante. Pour répondre aux besoins de la société, en France nous importons du bois issu de pays étranger tandis que nos forêts françaises ont la capacité de produire chaque année en moyenne 89,7 millions de mètres cubes de bois soit une production annuelle moyenne est de 5,6 m³/ha/ an. En parallèle, le volume annuel des prélèvements est en moyenne de 49,0 millions de mètres cubes (Mm³/an). Cela représente en moyenne 3,1 m³/ha/an. En conclusion, le volume annuel des prélèvements de bois reste stable et nous récoltons seulement 54% de l’accroissement naturel de la forêt, ce qui laisse une marge de progression importante (source IGN Memento 2020). En outre, la forêt en France métropolitaine croit de 0,7% par an.
8 / 1m3 de bois permet d’absorber…
Selon l’ONF, 1m3 de bois permet de stocker 1 tonne de CO2, soit 0,27 tonne de carbone ce qui correspond à 1 vol aller-retour entre Paris et New York. Chaque année, la forêt française permet ainsi de capter, via la photosynthèse et les produits bois, quelque 70 millions de tonnes de dioxyde de carbone par an, soit 20 % des émissions de CO2 de la France (source Agreste – IGN). Les forêts font ainsi office de "puits carbone".
9/ Le plus haut immeuble en bois de France mesure…
Livrée en 2018, la plus haute tour en bois de France mesure 38 mètres de haut et se situe à Strasbourg. Une fois achevée, la tour Hyperion, à Bordeaux, devrait récupérer le record, avec 57 mètres. Encore loin cependant des 85 mètres de hauteur du « Mjøstårnet » inauguré en 2019 à Oslo et actuel détenteur du record mondial.
10/ Selon vous, les forêts françaises subissent-elles le changement climatique ?
Oui. Aujourd’hui, les forêts souffrent du changement climatique et le taux de mortalité des arbres est en augmentation. Si les essences forestières n’ont pas les mêmes défenses immunitaires, on estime qu’avec une hausse des températures moyenne prévue à +1,5°C en 2050 et +4°C en 2100 (source Météo France), la plupart des arbres sensibles à la sècheresse en France dépériront et mourront. C’est notamment le cas pour de feuillus comme les hêtres, châtaigniers, chênes pédonculés, mais aussi pour des résineux : Epicéas, sapins…
D’après l’IGN, la mortalité des arbres tend donc à augmenter ces dernières années, du fait notamment de crises sanitaires liées à des conditions climatiques à la fois difficiles pour les arbres (sécheresses) et propices aux insectes xylophages, notamment les scolytes. La mortalité annuelle représente en moyenne 0,3 % du volume total de bois vivant sur pied. Elle est la plus élevée pour le châtaignier (1 %), le frêne (0,5 %), les divers feuillus autres que les chênes, le hêtre et le charme (0,6 %) et également pour l’épicéa (0,4 %) et le pin sylvestre (0,4 %).
C’est pourquoi les forestiers gèrent les forêts en prenant en compte les prévisions de températures et d’évolution du climat sur plusieurs décennies. Ils cherchent à adapter aux changements climatiques car selon la variété des arbres il faudra prendre en compte le climat qu’il fera dans 15, 30, 50 ou encore 100 ans.
Pour en savoir plus sur l’adaptation des forêts au changement climatique, les professionnels de la forêt et du bois en France ont remis leur feuille de route au Ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation.
En partenariat avec le Comité national pour le développement du bois.