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HUMEUR

Les chouettes, colombes de la paix

Autrefois, elle portait malheur au point qu'on la clouait sur la porte des granges pour conjurer le sort. Aujourd'hui, elle pourrait incarner l’improbable réconciliation entre Israël, la Palestine et la Jordanie. C'est la chouette effraie qui, se métamorphosant en colombe de la paix, porte l'espoir d'un dialogue constructif.

À l'origine du projet, trois scientifiques. L'un est Suisse, l'autre Jordanien et le troisième Israélien. Ces hommes de bonne volonté constatent que les récoltes sont gravement amputées par les rongeurs dont les chouettes effraies sont de redoutables prédateurs, chacune d'entre elles pouvant en ingurgiter 6 000 par an.  
D'où l'idée de lancer l'opération "Les chouettes ne connaissent pas de frontières" visant à favoriser le développement de ces rapaces nocturnes dans les différents territoires. Oubliant leurs différends politiques, religieux ou culturels, les instigateurs du plan d'action décident de multiplier les nichoirs favorisant la reproduction des chouettes. À ce jour, près de 3 000 nichoirs sont opérationnels en Israël, 250 en Palestine et autant en Jordanie. Le suivi scientifique de cette population d’oiseaux chargé d'espoir n'a pas manqué de resserrer les liens. Au hasard des observations, il a été constaté qu'un couple de chouette nichant en Israël était composé d'un mâle Israélien et d'une femelle Jordanienne.
Ailleurs, le suivi GPS a révélé que les chouettes Israéliennes chassaient en territoires Palestiniens. Face à une telle force de frappe bénéfique aux trois nations, il a été décidé de réduire l’usage des poisons chimiques visant à frapper les rongeurs qui, en agonisant, empoisonnaient les rapaces qui s'en nourrissaient ! La campagne "Les chouettes ne connaissent pas de frontières" serait-elle le modèle d'une diplomatie scientifique enfin porteuse d'espoir ? "Il faut convaincre plutôt que vaincre" clamait le philosophe...