Ce sont des bruits connus de toutes et tous, qui rappellent l’immensité et la profondeur des océans de notre planète. Le chant des baleines bleues se distingue par sa régularité et sa puissance. Cependant, d’après une étude de PLOS ONE parue en début d’année, cet écho serait possiblement en train de disparaître.
Un silence inquiétant
En effet, dans les profondeurs de l’océan, le son remplace la lumière, car les rayons du soleil n’atteignent pas les abysses. Ces sons jouent un rôle essentiel : ils aident les espèces marines à maintenir l’équilibre de leur écosystème, à chasser, à communiquer, à séduire ou à se repérer, mais aussi à témoigner de leur forme, notamment lors de la reproduction.
Seulement, le changement climatique bouleverse la vie des océans bien au-delà de la surface. Au large de la Californie, des hydrophones enregistrent en continu les vocalisations des cétacés. Depuis 2015, un câble de 52 kilomètres capte ces signaux acoustiques.
Et, à l'écoute de ces fonds marins, les chercheurs du Monterey Bay Aquarium Research Institute ont observé un déclin progressif dans cette symphonie sous-marine. Selon l'étude, les absences de vocalisations coïncident avec des bouleversements majeurs de l’environnement océanique.
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Les raisons du dérèglement
Ce dérèglement chez les baleines s’explique par le réchauffement des océans. Les premiers signalements à ce sujet remontent à 2013. Depuis cette année-là, les chercheurs ont révélé que le chant des baleines a chuté de 40 % dans certaines zones du Pacifique Nord.
Par ailleurs, la base de leur alimentation, le krill, se fait de plus en plus rare. Ces minuscules crustacés, essentiels à la survie des baleines bleues, disparaissent progressivement des océans.
L’humain également responsable
Néanmoins, le krill n’est pas la seule source du déclin du chant des baleines bleues. Il s’explique également en grande partie par l’impact des activités humaines. La pollution sonore des océans provoquée par le trafic maritime, les forages pétroliers ou les sonars militaires perturbe leur communication. Ces bruits envahissants masquent leurs chants, pourtant essentiels pour se repérer, se reproduire ou interagir.
Face à ce vacarme, certaines baleines réduisent ou modifient leur chant, voire se taisent. Le dérèglement climatique, qui bouleverse la répartition de leurs proies, et la diminution du nombre de baleines aggravent ce silence. Moins nombreuses, moins connectées, elles deviennent aussi donc plus silencieuses.