Si les littoraux sont les espaces les plus touchés, la haute mer est de plus en plus exposée à ce phénomène.
©Sebastian Voortman/Pexels
Environnement

Plus de 20 % des océans se sont assombris en 20 ans

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Selon une étude menée par l’université de Plymouth, plus d’un cinquième des océans se serait assombri ces deux dernières décennies, modifiant le milieu naturel de milliers d'espèces sous-marines. 

Plus de 75 millions de km², soit environ un cinquième de la surface océanique de la Terre se serait obscurcie au cours des 20 dernières années, selon une étude menée par l’université de Plymouth, en Angleterre, et publiée cette semaine dans la revue scientifique Global Change Biology. 

Des espèces menacées 

Appelée zone photique, la partie la plus proche de la surface des océans est par définition celle où la lumière est la plus présente. Mais la pénétration des rayons du soleil s'y est amoindrie ces deux dernières décennies. 

Large d’environ 200 mètres de profondeur à l’origine, elle est le lieu de vie de 90 % de la faune marine. Ainsi, la diminution de cet espace rend la concurrence plus rude pour les milliers d’espèces qui y vivent, menaçant un écosystème déjà très fragilisé

Alors que 20 % de la surface océanique totale est concernée, 9 % subissent une diminution de la zone photique dépassant 50 mètres. Pour 2,6 % des océans, la réduction dépasse les 100 mètres de profondeur, soit environ la moitié de la taille habituelle de la zone photique. 

Les côtes très exposées 

Très présent à proximité des zones côtières, ce phénomène serait lié à la forte présence de matières organiques près du littoral. Elles sont acheminées sur les côtes grâce au ruissellement des eaux depuis les terres agricoles, où elles sont présentes en grande quantité.

Mais toutes les causes de ce phénomène ne sont pas faciles à identifier. Certaines zones concernées par l’assombrissement se situent en haute mer, loin des littoraux, en particulier dans les zones polaires. 

Les auteurs de l’étude pointent "le réchauffement des océans de surface et les changements climatiques dans les schémas de circulation océanique". Ils présentent donc la poursuite d’"analyses régionales" comme la "prochaine étape logique" de leurs travaux.