Jour du dépassement
©PIRO4D/Pixabay
Environnement

L’année 2023, marquée par un très léger recul du "Jour du dépassement" de la Terre 

Si l’on s’est habitué ces dernières années à voir le "Jour du dépassement" avancer sur le calendrier, 2023 marque, pour la première fois depuis des décennies (hors période de COVID) un recul. À partir de ce 2 août, l’humanité "vit à crédit", cinq jours plus tard par rapport à 2022.    

Ce 2 août marque le Jour du dépassement de la Terre pour l’année 2023. Cette date symbolique n’avait pas reculé dans le calendrier depuis longtemps, exception faite de l’année 2020 et de ses mesures restrictives liées à la crise sanitaire qui avaient mis les économies et sociétés du monde entier à l’arrêt. L’an passé, le Jour du dépassement tombait le 28 juillet : avec cinq jours de "gagnés" en 2023, l’humanité vit désormais "à crédit" cinq jour plus tard.  

Syndrome de la surconsommation de l’homme, le Jour du dépassement marque la date à partir de laquelle le monde a théoriquement épuisé l’ensemble des ressources que la Terre est en mesure de produire sur une année. Pour établir cet indice, l’ONG Global Footprint Network croise les données liées à l’empreinte des activités humaines, avec la "biocapacité" de la planète. Jusqu'à cette année, il n'a cessé de se dégrader : en 1971, on estimait la date du Jour du dépassement au 29 décembre. 

Comment expliquer ce recul en 2023 ? "Difficile de discerner dans quelle mesure cela est dû au ralentissement économique ou aux efforts délibérés de décarbonation", note l’organisme de calcul qui ne voit par ailleurs pas nécessairement cet événement comme une "bonne nouvelle", les mesures mises en place pour améliorer les trajectoires demeurant "trop lentes". Autre aspect souligné, les réels progrès effectués cette année représentent "moins d’un jour". "Les quatre jours restants sont dus à l’intégration de données améliorées" dans la méthode de calcul cette année, note encore l’ONG.

En effet, pour tenir la feuille de route climatique recommandée par les experts du Giec - soit une réduction des émissions mondiales de 43 % d’ici 2030 -, il faudrait parvenir à gagner au moins 19 jours par an sur les sept prochaines années... Selon le directeur du Global Footprint Network Steven Tebbe, cet indice, bien que symbolique alertent sur les conséquences qui découlent de la surconsommation des ressources par les êtres humains. "Un dépassement persistant entraîne des symptômes de plus en plus importants, notamment des vagues de chaleur inhabituelles, des incendies de forêt, des sécheresses, et des inondations, avec le risque de compromettre la production alimentaire".  

Et la France ? 

Si à l’échelle mondiale, les ressources sont intégralement consommées en 8 mois, la France à elle seule fait pire. Avec un Jour du dépassement national tombé le 5 mai 2023, le monde aurait besoin de l’équivalent de 2,9 planètes Terre s’il vivait au rythme du pays. "Même si la France fait des efforts, notamment en matière de décarbonation, de réduction des déchets alimentaires et d’élimination des voyages aériens nationaux, le pays est encore loin d’être apte à fonctionner dans un monde en proie à un dépassement persistant. Le fossé reste immense", tranche encore Steven Tebbe. 

Avec l'ADEME.

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