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Environnement

La mairie de Marseille communique sur une pollution des eaux souterraines avec six ans de retard

Ils arrosaient leurs potagers et remplissaient leurs piscines avec une eau polluée depuis des années : 9000 habitants d'un quartier de Marseille ont été informés par la mairie six ans après le début de cette pollution au chrome VI, un cancérogène, ont dénoncé mardi des associations.

"Six ans après seulement, on prend la peine de nous alerter ? Le maire, il s'en fout des quartiers Nord !", s'emporte Élisabeth Pelliccio, vice-présidente de la confédération des comités d'intérêt de quartier (CIQ). Les 9000 habitants concernés ont reçu un courrier officiel à l'automne 2019 les informant de cette pollution, alors même que dès 2014, l'entreprise responsable a été condamnée par la justice à une amende.

Le préfet, alerté dès 2013 d'une pollution au chrome aux abords de l'usine de traitement de métaux PMA, "est intervenu auprès du maire de Marseille afin qu'il prenne, au titre de son pouvoir de police générale, un arrêté de restriction de l'usage de l'eau non potable sur le secteur de la pollution", a indiqué la préfecture dans un courriel à l'AFP.

Contactée par l'AFP mardi, la mairie de Marseille a indiqué avoir publié le 25 mars 2019 un arrêté interdisant la consommation des eaux des puits dans le quartier de Saint-Louis. Pourquoi avoir mis si longtemps à prendre cet arrêté ? "Le temps d'obtenir les résultats des analyses", répond la mairie. Des analyses qui "ont démontré que les teneurs en chrome dans les eaux souterraines sont susceptibles de générer des risques pour la santé publique", selon l'arrêté municipal.

"La pollution a été découverte fortuitement en 2013", rappelle Mme Pelliccio, "car une eau jaune ruissellait et on a identifié que ça venait d'une fuite d'une cuve de l'usine PMA (Protection Métaux d'Arenc)". La Dreal (direction régionale de l'environnement, de l'Aménagement et du Logement), alertée, découvre des concentrations de chrome VI ou chrome hexavalent, une substance chimique classée cancérogène par le Centre international de recherche sur le cancer.

Le seuil autorisé est de 0,1 mg/l "or la valeur en 2013 à 400m du site était de 127 mg/l soit 1000 fois plus !", dénonce France nature environnement 13. La préfecture des Bouches-du-Rhône a précisé avoir pris le 23 mars 2013 "un arrêté d'urgence", avant de mettre en demeure la société qui a réalisé des travaux d'étanchéité des cuves. Si la pollution n'a pas impacté l'eau potable, assure la préfecture, "une attention particulière a été portée sur l'éventuelle contamination de puits privés" qui servent notamment à arroser les jardins ou à remplir les piscines de ce secteur très résidentiel.

Avec AFP.

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