Chiffre frappant: les filières technologiques ont continué à perdre des diplômées entre 2013 et 2020 dans l'Hexagone (-6%), dernière statistique disponible, alors que leur nombre progressait de 19% en moyenne dans l'Union Européenne.
Pour encourager les filles à entreprendre une carrière technologique, les auteurs de l'étude préconisent un plan d'actions en quatre axes. D'abord, valoriser les succès de femmes dans l'industrie et mener des actions de sensibilisation des enseignants, pour contrecarrer les messages dissuasifs.
Selon l'étude, près de quatre jeunes femmes sur dix déclarent avoir été découragées par leurs enseignants ou leur entourage d'entreprendre des études dans les sciences, la technologie, l'ingénierie, les mathématiques ou le numérique.
"Il faut casser le stéréotype de l'autocensure. La prescription est absolument déterminante", a plaidé Aurore Bergé, ministre de l'Égalité entre les femmes et les hommes devant la presse lors de la présentation de l'étude.
Ensuite, développer des activités éducatives ciblées à l'école et au collège pour susciter l'intérêt des filles dès l'enfance. Vingt pour cent des garçons interrogés font remonter leur intérêt pour les technologies à l'école maternelle, contre 12% des filles.
"La formation des professionnels de la petite enfance est clé: on est en train de changer tous les référentiels, déterminants sur les imaginaires qui se créent, ou pas", abonde Mme Bergé. Également, réviser l'organisation des études afin de réduire le niveau de stress, avec des programmes de mentorat et de soutien académique.
Enfin, améliorer encore la reconnaissance, le signalement et le traitement des cas de sexisme et harcèlement. Près de 30% des étudiantes interrogées ont dit avoir subi des comportements sexistes et plus d'une sur huit dit avoir été victime de harcèlement sexuel.
"Prendre le problème à la racine"
"Entre les jeunes femmes et les sciences, c'est le désamour", regrette Emmanuel Duflos, président de la Conférence des directeurs d'écoles françaises d'ingénieurs (CDEFI). "C'est un sujet économique. Le déficit massif de femmes dans la tech nous fait perdre des potentiels de croissance", alerte Pascal Lagarde, directeur exécutif de BPIfrance.
Orange comme la Française des Jeux (FDJ) reconnaissent peiner à recruter des femmes. "Il est difficile d'attirer et de trouver des viviers", déplore Vincent Lecerf, DRH d'Orange. Pourtant, les besoins dans la data, l'intelligence artificielle et la cybersécurité sont immenses.
La FDJ est championne de l'égalité avec son score récurrent de 100% à l'indice de mesure de l'égalité professionnelle, dit index Pénicaud. "L'égalité femmes-hommes en entreprise ne sera atteinte que si on prend le problème à la racine, la formation des femmes", déclare à l'AFP Stéphane Pallez, PDG de la FDJ.
L'étude Gender Scan se base sur une enquête réalisée en ligne d'avril à juillet 2023 auprès de 1.436 étudiants des filières techniques, scientifiques et numériques par le cabinet Global Contact, en partenariat avec la CDEFI ainsi que Orange, la FDJ, Sopra Steria et BPIfrance. Elle relaie aussi des statistiques Eurostat sur l'emploi des femmes dans l'industrie.
Avec AFP.
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