L'impact carbone des usages audiovisuels pourrait augmenter de 30% d'ici 2030.
© Glenn Carstens-Peters/Unsplash
Environnement

Impact carbone de l'audiovisuel: un risque de hausse de 30% d'ici 2030

L'impact carbone des usages audiovisuels pourrait augmenter de 30% d'ici 2030, soulignent deux régulateurs et l'Ademe dans leur première étude sur le sujet publiée lundi, insistant sur le poids de la fabrication des téléviseurs et smartphones.

Selon cette étude, réalisée pour le régulateur de l'audiovisuel, l'Arcom, celui des télécoms, l'Arcep, et l'Agence de la transition écologique (Ademe), cette augmentation des émissions de gaz à effet de serre devrait se produire "si la tendance actuelle se poursuit". Dans un scénario alternatif, alliant écoconception des terminaux et sobriété des usages, les émissions pourraient toutefois diminuer d'un tiers.

"L'impact carbone des usages audiovisuels est relativement faible, mais (...) sa dynamique de progression doit nous interpeller", a déclaré Roch-Olivier Maistre, président de l'Arcom, à l'occasion de la publication de l'étude.

Au total, les usages audiovisuels représentent environ un tiers des émissions de gaz à effet de serre des usages numériques, eux-mêmes minoritaires (2,5%) parmi les sources d'émission carbone des Français.

Cette première étude a évalué différents impacts environnementaux (consommation d'énergie, changement climatique, émission de particules fines, etc.) de l'usage de la radio, de la télévision, du streaming audio ou des vidéos à la demande et sur plateformes. Les jeux vidéos ou les réseaux sociaux n'ont pas été inclus.

D'après ses résultats, une heure de consommation audiovisuelle émet l'équivalent de 6 à 57 grammes de CO2, selon les différents usages. Soit l'équivalent des émissions liées au trajet d"un passager de TGV roulant sur 2 à 20km.

La télévision comme principale source d'émission de CO2

Et malgré l'émergence de nouveaux médias, la télévision reste la principale source d'émission de CO2, d'utilisation des ressources minérales et métalliques et de consommation d'énergie, car elle reste le premier média audiovisuel en termes de temps d'utilisation.

Pour la majorité des usages, la fabrication des terminaux, tels que les téléviseurs, est la principale cause des impacts environnementaux, devant la construction des infrastructures et l'utilisation du réseau.

Afin de maintenir l'évolution des émissions de gaz à effet de serre liées au usages audiovisuels, les trois institutions recommandent notamment de s'orienter vers une "écoconception" des télévisions et des téléphones, et une sobriété des usages.

Cela pourrait nécessiter notamment une réduction de taille des téléviseurs, une utilisation du réseau wifi plutôt que du réseau mobile, mais également par une limitation des "stratégies de captation de l'attention", selon l'Arcom.

Avec AFP.