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Environnement

Des nuages menacés de disparition, des activistes en garde à vue et une baisse historique des émissions de CO2 : le débrief de la semaine

Au programme de l'actualité durable cette semaine : la baisse historique des émissions de CO2 de 18 pays industrialisés, la garde à vue de deux militants d'ANV-COP21 et l'éventuelle disparition de certains nuages en raison de l'activité humaine...

Garde à vue et procès pour les décrocheurs de portraits

Deux militants appartenant à l'organisation Action non violente-COP21 ont été placés en garde à vue, vendredi 22 et mardi 26 février, à la suite d'une plainte déposée par le maire du 2arrondissement de Lyon Denis Broliquier. Jeudi 21 février, les deux activistes avaient pénétré dans la mairie pour en décrocher le portrait officiel d'Emmanuel Macron dans le cadre d'une opération de désobéissance civile. L'un d'eux, Fanny Delahalle, sera jugée en septembre pour vol en réunion. 

Des nuages en voie de disparition

Avis de tempête pour les stratocumulus. Selon une étude parue lundi 26 février dans la revue Nature GeoScience, ces nuages de basse altitude seraient menacés si la concentration de CO2 dans l'atmosphère devait atteindre 1200 parties par million (ppm), soit un triplement du taux record (405 ppm) enregistré en 2017. Or les stratocumulus, qui couvrent 20 % des océans, occupent aujourd'hui une place cruciale dans le système de refroidissement terrestre, car ils réfléchissent une partie des rayons solaires vers l'espace. Leur disparition aurait donc un effet catastrophique, alertent les scientifiques, puisqu'elle pourrait provoquer une hausse des températures de l'ordre de 8 degrés Celsius -qui viendrait s'ajouter au réchauffement climatique provoqué par la hausse de la concentration des gaz à effet de serre-, entrainant une fonte des glaces dans les pôles et une élévation du niveau des océans. Au rythme actuel, précise l'étude, une telle concentration pourrait être atteinte dès 2100. 

Pic de pollution et restrictions de circulation

L'année début sur les chapeaux de roue. En raison d'un pic de pollution aux particules fines, les véhicules les plus polluants - c'est-à-dire munis d’une vignette Crit’Air 4 ou 5 ou non classés- ont été interdits de circulation mercredi 26 février à Paris et sa proche banlieue ainsi que dans la métropole lilloise. Lyon et Villeurbanne, où la circulation différenciée a été instaurée à partir de jeudi, sont quant à elles toujours concernées par cette mesure. Dans la capitale, des taux de particules fines supérieurs au seuil d'information fixé à 50 g/m3 avaient été relevés dès la semaine dernière, sans que des mesures de restriction de la circulation ne soient prises, débouchant sur une mini-polémique

Baisse des émissions de CO2 dans 18 pays développés depuis 2005

18 pays industrialisés dont la France, les Etats-Unis, le Royaume-Uni ou encore la Belgique ont réussi à diminuer leurs émissions de CO2 de 2,4 % en moyenne durant la période 2005-2015, selon une étude publiée lundi 25 février dans Nature Climate Change. Une baisse rendue possible en particulier par la réduction de la consommation des énergies fossiles au profit des renouvelables et, plus globalement, des politiques de diminution de la consommation totale d'énergie. Attention toutefois à ne pas relâcher les efforts, préviennent les auteurs, alors que les émissions mondiales de dioxyde de carbone (CO2) ont augmenté de 2 % en 2018 : pour limiter le changement climatique, ces émissions doivent diminuer de 25 % par rapport à celles affichées l'an passé. 

ISR et performance financière : compatibles ? 

C'est à une interrogation déjà ancienne et pourtant toujours d'actualité qu'a voulu répondre La Financière de l'Echiquier en publiant, en fin de semaine dernière, une nouvelle étude portant sur la compatibilité entre gestion ISR et performance financière. Sur la base de données issues de l'analyse extra-financière de près de 500 entreprises sur une période de 9 ans, la société de gestion a construit deux portefeuilles fictifs, l'un composé des 40 entreprises les mieux notées sur les critères ESG, l'autre des pires, puis comparé leurs performances entre eux et à celles d'indices de référence. Résultat, le "TOP 40" affiche, après neuf années, une performance 2,3 supérieure à celle du "FLOP 40", à 191,7 % contre 83,5 %. Les indices, dont le MSCI Europe (67,8 % sur la période), sont également tous battus. En termes de couple rendement-risque, le portefeuille des meilleurs profils sort également gagnant avec un ratio 1,7 fois supérieur à celui de son homologue, même si le niveau de risque n'est pas significativement plus élevé chez ce dernier.