Marche pour le climat du 8 septembre 2018 à Paris.
©Benjamin Mengelle/Hans Lucas
Edito

COP24 : le changement climatique n’attendra pas !

En pleine COP24, de nouvelles marches pour le climat sont organisées à travers le monde, afin de rappeler l’urgence de prendre des mesures pour limiter le réchauffement climatique.

Paris, Rennes, Amiens, Bordeaux, Annecy, Dax, Lille, Metz, Cayenne… Puis Barcelone, Berlin, New-York ou encore Rio. Dans 175 villes à travers le monde, la mobilisation continue : de nouvelles marches pour le climat s’y tiendront ce samedi 8 décembre. Malgré la demande de report de la marche parisienne faite par le ministère de l’Intérieur, qui craint des débordements liés aux rassemblements des "gilets jaunes", les organisateurs appellent les citoyens à participer.

"Nous, ce qui nous fait peur c'est le changement climatique. Donc il n'y a pas de report prévu (de la marche), comme il n'y a pas de report du changement climatique !" a indiqué Yacine Ait Kaci, du collectif citoyen pour le climat.

Effectivement, le climat n’attendra pas. D’autant que la date choisie pour cette troisième marche n’est pas anodine. Elle tombe en pleine COP24, au moment où les représentants des gouvernements doivent s’accorder sur les mesures concrètes à mettre en place pour limiter le réchauffement climatique à 1,5°C. "On ne peut pas renoncer à une mobilisation climat au milieu de négociations internationales qui n'avancent pas !" a soutenu Pauline Boyer du collectif Alternatiba.

Répondre à l’urgence

Si quelques annonces positives ont été faites au début de la COP24, telles que celle de la Banque mondiale qui va affecter 200 milliards de dollars aux investissements climat, il y a de quoi s’inquiéter. "Nous n’allons pas assez vite", a alerté Antonio Guterres, le secrétaire général de l’ONU, au deuxième jour de la conférence.

Il n’est pas le seul à souligner l'urgence de la situation. Cette semaine, un nouveau rapport est venu rappeler les gouvernements à l’ordre : les émissions de CO2 liées aux énergies fossiles devraient connaître, cette année, une augmentation inédite (à hauteur de 2,7 %), qui n’avait pas été constatée depuis sept ans. Les gouvernements ont-ils pris la mesure de cette urgence climatique ? Aucun des chefs d’Etat du G20 n’est présent à Katowitz… Signe d’un manque d’intérêt ?

Pourtant, les gouvernements sont bien censés s’être mis d’accord depuis la COP21 de 2015. Nous savons tous qu’il faut sortir des énergies fossiles… Les objectifs retenus lors de l'accord de Paris n'étaient-ils donc que de belles paroles ? La COP24 est l’occasion de passer à l’acte. Espérons que cet acte ne sera pas manqué.