©Kiev.Victor/Shutterstock
Environnement

Confinement : avec moins de pollution, les villes sentent "la campagne"

Depuis le début du confinement, des odeurs inhabituelles en provenance des champs voisins se sont faites sentir dans plusieurs métropoles. La baisse de certains polluants des villes associée aux variations des vents transportent ces parfums de fumiers jusqu'aux nez des citadins.

Ces derniers jours, nombre de citadins en confinement ont remarqué d'étranges odeurs en mettant le nez à leur fenêtre. Plus habitués aux fumées des pots d'échappement qu'à l'odeur "de la campagne", la surprise fut grande en découvrant devant chez eux des senteurs de... fumier.

À l'image d'Alix, qui elle aussi a constaté cet inhabituel parfum ambiant depuis son appartement parisien : "Je me suis fait la réflexion deux ou trois fois sans trop y prêter attention en me disant que c'était sans doute dans ma tête. Puis une amie m'a dit que c'était les odeurs des champs en périphérie de la ville qui arrivaient jusqu'ici. J'ai trouvé ça à la fois surprenant et génial ! Ça change de l'air étouffant et pollué que l'on sent d'habitude", décrit-elle dans un sourire. Et Alix n'est pas seule à avoir constaté ce phénomène, également remarqué à Bordeaux ou à Lyon entre autres.

La baisse de certains polluants laisse plus de place aux autres odeurs

Le pourquoi du comment s'expliquerait par une histoire de vents associée à la baisse de certains polluants des villes. Auprès de Rue 89, Benoît Duval, ingénieur pour le réseau de surveillance de la qualité de l'air bordelais Atmo, cite par exemple la pollution liée au trafic routier : "Depuis le confinement, il y a moins, ou quasiment plus du tout d’activité, moins de trafic routier et moins d’activité industrielle. On est plus attentif aux odeurs et notre odorat est moins perturbé. Cette période correspond également à la saison d’épandage agricole", décrit-il. Ces éléments associés à "un vent de Nord-Est (...) qui déplace l’air des zones agricoles de la Nouvelle-Aquitaine vers Bordeaux", et les odeurs agricoles s'invitent en ville. 

Dans la capitale l'explication est la même, confirmée dans les colonnes du Parisien par Patrick Garnoussi, prévisionniste à Airparif : "Quand la plupart des sources de pollution n'existent plus, on fait évidemment plus attention aux petits bruits, comme le chant des oiseaux, mais aussi aux odeurs, notamment". Phénomène allant également de pair avec un "vent de nord/nord-est" portant "les odeurs des travaux des champs vers la capitale". 

Enfin, si certains polluants liés au trafic automobile ou aux industrie - tels que le dioxyde d'azote - sont en baisse, d'autres persistent, "malgré l'arrêt partiel de l'activité humaine", précise l'expert. Les particules de nitrate d'ammonium par exemple, propres à la saison printanière, restent relativement élevées dans les métropoles.

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