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Environnement

Barrage contesté sur le Rhône: l'Etat veut rediriger les fonds vers des projets durables

Après l'abandon d'un projet de barrage sur l'une des dernières zones sauvages du Rhône, l'Etat veut redéployer les fonds prévus, près de 300 millions d'euros, vers des projets durables en matière d'énergie ou d'irrigation.

Après l'abandon d'un projet de barrage sur l'une des dernières zones sauvages du Rhône, l'Etat veut redéployer les fonds prévus, près de 300 millions d'euros, vers des projets durables en matière d'énergie ou d'irrigation.

Fin août 2024, l'Etat a mis un terme au projet Rhônergia, porté par la Compagnie nationale du Rhône (CNR), à la fois pour des raisons techniques et de sûreté en raison de la proximité du projet EPR2 de Bugey, mais aussi face à l'opposition exprimée sur ce nouveau barrage autour de questions environnementales.

La somme mobilisée pour le projet abandonné va être redistribuée, soit une enveloppe qui peut monter "jusqu'à 297,5 millions d'euros" pour accompagner "des projets concrets et réalisables" d'ici 2041, date d'échéance de la concession de CNR, souligne la préfecture de la région Auvergne-Rhône-Alpes.

Opportunité

"L'Etat, avec CNR, a réussi à transformer l'abandon de Rhônergia en une opportunité pour renforcer la souveraineté énergétique de notre pays. Avec les élus et les acteurs économiques, nous avons fait émerger de nouveaux projets de production d'énergie renouvelables, de gestion durable de l'eau et de développement du fret fluvial, qui bénéficieront à toute la Vallée du Rhône, comme l'a souhaité le président de la République avec le projet de grand port Marseille-Lyon", se félicite la préfète Fabienne Buccio, dans une réaction transmise dimanche à l'AFP.

Après un an de travaux des services de l'Etat (DREAL, direction générale de l'énergie et du climat) avec la CNR, et consultation des acteurs locaux, les projets "les plus porteurs", ont été présentés vendredi au comité de suivi de l'exécution de la concession générale pour l'aménagement du Rhône et de la gestion des usages de l'eau du Rhône.

La décision finale, attendue d'ici la fin d'année, sera prise par le gouvernement.

La grande majorité des fonds, soit près de 250 millions d'euros, serait consacrée à des projets d'énergies renouvelables, pour améliorer la puissance et la souplesse du réseau hydroélectrique rhodanien.

Plusieurs pistes sont retenues, notamment l'augmentation des capacités de production du barrage de Génissiat (Ain), ou encore la construction de batteries dans des centrales hydroélectriques du Rhône, destinées à stocker l'électricité et mieux gérer les pics de consommation.

Une autre portion des fonds, 33 millions d'euros, serait dirigée vers des projets "de territoire", en particulier des projets d'irrigation agricole "respectueux d'une gestion durable de l'eau". D'autres projets visent à encourager et faciliter le report vers le transport fluvial.

Pour les propositions non retenues dans cette enveloppe, l'Etat a demandé à CNR d'en poursuivre l'analyse. Le concessionnaire, qui supervise 19 barrages hydroélectriques sur le Rhône, accompagne à hauteur de 165 millions d'euros par période de 5 ans des projets du territoire de la vallée du fleuve, rappelle la préfecture.

Avec AFP.