Selon l'INRAE, l'agroforesterie couvre 8,8% de la surface agricole européenne.
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Environnement

Agroforesterie : les initiatives se multiplient

Planter des arbres, arbustes et haies dans les champs ou les pâturages pour abriter les animaux et améliorer la qualité du sol, c’est le principe de l’agroforesterie. Voici quelques projets qui ont adopté ce concept à la campagne et en ville. 

Des arbres qui abritent les animaux et qui nourrissent les sols, les possibilités qu’offre l’agroforesterie sont multiples. Ces projets semblent prospérer à la campagne mais aussi en ville. Mais qu’est-ce que l’agroforesterie ? Un concept qui associe les arbres aux autres cultures ou à l’élevage dans une dynamique écologique. Dans cette optique, le CFPPA (Centre de formation professionnelle et de promotion agricole) de Pamiers (Ariège) et ses apprentis ont planté, début février, des arbustes sur la parcelle agricole de Emmaüs Ariège à Saint-Jean-du-Falga (Ariège). Objectif : valoriser la biodiversité et créer un effet brise vent qui protégera les cultures.

Des initiatives fleurissent aussi à Paris. Cultures en Ville prévoit, avec son projet Sylvia, la plantation d'une agroforêt dans le 14ème arrondissement début avril. Zoom sur ce phénomène qui prend de l’ampleur et qui donne lieu à de nombreuses initiatives locales. 

Un concept écologique 

L’agroforesterie est une pratique complexe et diverse qui consiste à allier les arbres ou arbustes à d’autres types de cultures ou à de l’élevage. Les avantages ? Ces cultures améliorent la qualité des sols en apportant plus de nutriments à la terre. Les arbres constituent également des refuges pour la faune. Leur effet parasol crée des microclimats qui offrent de la fraîcheur aux élevages. Ils favorisent la diversité biologique, ce qui permet un retour des pollinisateurs. Il y a aussi un bénéfice social car l’agroforesterie peut approvisionner les communautés locales en fruits et en bois.

Selon l’INRAE (Institut national de recherche pour l’agriculture), la surface occupée par l’agroforesterie représenterait en Europe, 15,4 mille hectares et celle associant des arbres à des élevages serait la plus importante avec une surface totale de 15,1 mille hectares. 

Certaines sociétés ont d'ailleurs décidé de tourner leur engagement sur ce type de modèle. 

Chez Treedom, nous plantons dans des systèmes agroforestiers dans 17 pays depuis 2010 et nous avons remarqué un intérêt croissant des populations locales à ce sujet au cours des 2 dernières années.

L'agroforesterie est une solution particulièrement intéressante pour ces communautés car c'est une approche flexible, visant à les aider à résoudre les problèmes auxquels elles sont confrontées (appauvrissement des sols et de la biodiversité, érosion, manque de diversité alimentaire, etc.)

 

Martina Fondi, associée et cheffe des projets forestiers chez Treedom

Des initiatives locales prometteuses

Depuis 2013, le CFPPA (Centre de formation professionnelle et de promotion agricole) de Pamiers (Ariège), est à l’origine de projet de plantation d'arbres et forme des apprentis via un module dédié à l'agroforesterie. “Il y a beaucoup de demande pour ce type de formation continue, en particulier du côté des maraîchers qui veulent se former à l’agroforesterie,” explique Emmanuel Chemineau, référent pédagogique en permaculture et agroécologie au CFPPA. 

“La plantation d’arbustes fruitiers et de haies sur la parcelle agricole d’Emmaüs Ariège à Saint-Jean-du-Falga (Ariège) permettra à terme de nourrir les plus démunis," note Emmanuel Chemineau. Il poursuit : "Nous plantons également des pommiers depuis 2013, sur les 14 hectares du lycée agricole de Pamiers, cela participe au bien-être des vaches en créant de l’ombre et permet un approvisionnement en pomme pour le lycée.” 

Il est possible de développer ce type de projet en zone urbaine. Cultures en Ville lance Sylvia, une agroforêt au cœur de Paris composée d'arbres à fruits à coque dont la plantation commencera en avril 2022, d'après Marie Cerinotti, responsable de la communication du projet. Installée sur un ancien parking, la parcelle de 2 430 m2, accueillera à terme une centaine d'arbres fruitiers et 400 arbustes produisant des baies. À leur pied pousseront de nombreuses fleurs ainsi que des légumineuses. L’agroforêt participera ainsi à une économie locale de circuit court en fournissant des boulangers parisiens en fruits à coque. 

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