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Agde : des eaux usées traitées pour arroser le terrain de golf et économiser l'eau potable

"Arroser un golf avec de l'eau potable c'est un crime contre la planète", surtout en zone méditerranéenne, a répété vendredi Gilles d'Ettore, maire (LR) d'Agde, en présentant un système de réutilisation des eaux usées unique en France.

"Ce procédé mis en service cette année pour arroser le golf du Cap d'Agde la nuit à la belle saison permet d'économiser 200 000 m3 d'eau par an", alors que le golf a un besoin total de 300 000 m3 pour l'arrosage, a expliqué à l'AFP Antoine Brechignac, Directeur Suez Eau en Occitanie.

"Aujourd'hui l'eau est traitée sur la station d'épuration avec un système membranaire qui permet de filtrer en phase finale tous les résidus indésirables", poursuit-il sur le site de la station. "C'est une eau qui répond aux normes en matière de qualité des eaux de baignade étant donné la proximité des plages", précise-t-il.

Cette réalisation vient concrétiser une démarche engagée depuis une dizaine d'années sur le territoire agathois où la collectivité a d'abord investi sur des systèmes intelligents qui ont permis de réduire les pertes en eau sur les réseaux de distribution (600 000 m3 d'eau économisés chaque année) tandis que l'installation de compteurs connectés chez les habitants du territoire ont également permis d'économiser 200 000 m3, soit un total d'un million de m3 économisés.

Ce système de réutilisation des eaux usées traitées, qui a mis sept ans à obtenir les autorisations, est "une première sur le territoire nationale puisque la réglementation a permis assez récemment, en 2014, l'utilisation de ce type de procédé qui pourrait aussi servir pour l'arrosage d'espaces verts et le lavage des voiries", ajoute M. Brechignac. "C'est exactement là qu'on doit foncer aujourd'hui si on veut sauver notre planète et notamment sur le pourtour méditerranéen, en zone très tendue depuis que le réchauffement climatique est à l'oeuvre", assure le maire Gilles d'Ettore.

"L'eau économisée est la ressource la moins chère" à privilégier avant tout projet de stockage, rappelle Dominique Colin, directeur de la délégation de l'agence de l'eau à Montpellier. "C'est un projet innovant", relève M. Colin. Le dispositif représente un coût de 5,5 millions d'euros, financé à 80 % par l'agence de l'eau, qui souhaite soutenir "les collectivités qui sont courageuses pour engager ce genre de projet permettent de convaincre les autres".

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Avec AFP.