"C'est une hausse de quatre points par rapport à 2021. On n'a pas affaire ici à quelque chose de d'éphémère, c'est une contamination lente et régulière de l'esprit entrepreneurial au sein de la population française", s'est félicité Philippe Mutricy, directeur des études de Bpifrance, lors d'une présentation en ligne de la 5e édition de l'Indice entrepreneurial français (IEF).
Cette enquête, menée par l'Ifop pour l'Observatoire de la création d'entreprise de Bpifrance Création, identifie quatre types d'acteurs au sein de la "chaîne entrepreneuriale": les chefs d'entreprise, les anciens dirigeants, les porteurs de projets ayant déjà entamé des démarches et les "intentionnistes", qui envisagent de se lancer sans l'avoir encore fait.
Cette hausse de l'"esprit d'entreprise" repose en grande partie sur la part grandissante des "intentionnistes" (11%, +3 pts par rapport à 2023). "C'est une pompe qui se réamorce, en amont de la chaîne" et un progrès dans "cette bataille du +c'est pas pour moi+", salue Philippe Mutricy.
Des chiffres encourageants pour les femmes, mais la persistance d'inégalités
Quitter le salariat, réaliser un rêve et augmenter ses revenus sont les trois principales motivations des "intentionnistes". L'esprit d'entreprise est aussi porté par les femmes: près de trois sur dix (29%) s'inscrivent dans un parcours entrepreneurial, à tous les maillons de la chaîne. Cette proportion est en hausse de six points depuis 2018, souligne l'étude.
En revanche, l'esprit entrepreneurial est deux fois moins diffusé chez les femmes issues quartiers prioritaires de la ville (QPV) qu'au sein de la population générale. "C'est un de nos combats. Il y a moins d'+intentionnistes+ chez les femmes que chez les hommes dans les QPV, moins de créatrices d'entreprises", a complété Marie Adeline-Peix, directrice exécutive chez Bpifrance. "On travaille beaucoup sur le sujet, y compris avec les réseaux qui accompagnent les femmes vers l'entrepreneuriat", a-t-elle ajouté, citant "Les Premières", "Femmes des Territoires" et "Action'elles".
Pour cette enquête, 4.990 personnes représentatives de la population française de 18 ans et plus ont été interrogées en ligne du 13 au 26 juin, et 501 personnes représentatives des personnes résidant dans les QPV ont été questionnées par téléphone du 1er au 10 juillet.
Avec AFP.