Le secteur de l'assurance s'apprête à ajuster ses tarifs à la hausse.
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Les assureurs face à l'investissement socialement responsable : 3 questions à Generali

Si les compagnies d’assurance représentent les plus gros contributeurs de l’investissement socialement responsable en France, avec 62 % de l’encours total en 2015, la distribution de produits comprenant un volet ISR auprès des particuliers reste encore pour sa part en retrait.

Pour développer cette offre, les assureurs français ont pris plusieurs engagements fin 2017. Trois questions à Sophie Bordelet, directrice Solutions Assurance épargne et Gestion de patrimoine chez Generali France et François Garreau, responsable de la mission RSE auprès du comitéexécutif chez Generali France et president de la commission du Developpement Durable de la fédération française de l'assurance. 

Comment expliquer le relatif manque d’offres d’assurance-vie « vertes » ou responsables de la part des assureurs ?

En tant qu’investisseurs institutionnels, les compagnies d’assurance représentent une très large majorité des encours de l’investissement socialement responsable. Mais il y a encore plusieurs étapes à franchir au niveau de la distribution pour que l’ISR s’installe durablement dans les consciences. Ces enjeux portent principalement sur la formation des réseaux et sur la communication claire et transparente à mener auprès des épargnants. Deux axes sur lesquels s’est engagée la Fédération Française de l’Assurance (FFA), en portant fin 2017 un certain nombre d’obligations très opérationnelles. Ces sujets sont assez récents pour le secteur, donc cela prendra un peu de temps. Mais une fois que ce travail de pédagogie aura été entamé, notamment sur la performance des fonds ISR, l’offre se structurera naturellement.

La FFA a précisément annoncé une recommandation en faveur du développement de cette offre, quelle est-elle ?

En effet, outre la formation et la sensibilisation, les membres de la FFA se sont également engagés à introduire au moins un support en unité de compte prenant en compte les critères ESG–Climat dans tous les nouveaux contrats d’assurance-vie d’ici la fin de l’année 2018. Les gérants pourront alors soit convertir des unités de compte qui sont « ISRisables », soit en créer de nouvelles, mais ce dernier processus est plus long.

A quels enjeux viennent répondre ces engagements pour le secteur ?

Clairement, l’assurance a une double légitimité face à ces questions : d’une part, parce qu’il s’agit de la nature même de notre métier. Nous avons un rôle de prévention, et nous sommes impactés par l’ensemble des enjeux liés aux thématiques de développement durable. Le deuxième point concerne le poids du secteur : nous pesons plus de 2 000 milliards d’euros d’actifs, soit pratiquement le PIB de notre pays, et en tant qu’investisseurs nous avons un rôle à jouer.