En 2024, le monde a connu au moins 150 événements climatiques extrêmes. Et 2025 s’annonce tout aussi critique pour l’économie entre les sécheresses, les inondations et les vagues de chaleur. Selon l’Agence européenne pour l’environnement, entre 2020 et 2023, ces phénomènes ont déjà coûté 44,5 milliards d’euros par an aux entreprises européennes.
Mais ces perturbations ne se limitent pas qu’aux chiffres, puisque leurs effets se font sentir directement dans les activités de certaines entreprises. À l’image du groupe La Poste : près de Valence en Espagne des inondations ont paralysé pendant trois semaines l’activité d’un site de sa filiale Geopost ; à Mayotte le cyclone Chido a détruit ou endommagé 80 % des bureaux de poste et plateformes logistiques ; et en France, les remorques des poids lourds ont atteint 50 °C lors des vagues de chaleur.
Toutefois, ces épisodes extrêmes confirment qu’agir uniquement sur la réduction des émissions ne suffit plus, il faut en parallèle mettre en place des actions d’adaptation. La Poste a donc conçu un plan structuré basé sur deux axes complémentaires : l’atténuation pour limiter son impact sur le climat et l’adaptation pour renforcer sa résilience face aux risques. En effet, chaque tonne de CO2 qui n’est pas émise rend le plan d’adaptation plus solide. D’ailleurs, les experts s’accordent pour dire que si les actions de décarbonation, bien qu’encore insuffisantes, n’avaient pas été menées, le dérèglement climatique aurait été plus grave. Ensemble, atténuation et adaptation incarnent la logique du climatologue Filippo Giorgi : "Réduire, c’est éviter l’ingérable. S’adapter, c’est gérer l’inévitable."
Faire du défi climatique un levier d’action
Les priorités du plan d’adaptation du groupe sont claires : anticiper les risques, assurer la résilience des 12 000 sites, protéger les collaborateurs et préserver leurs conditions de travail, garantir la continuité des services rendus aux clients.
Pour le construire, La Poste a d’abord analysé les risques pour ses activités, à l’aune de deux scénarios climatiques majeurs : une hausse modérée de +1,5 °C et un scénario plus critique à +4 °C en Europe, à l’horizon 2030 et 2050, tel que défini par le GIEC.
À partir de ce second scénario, quatre aléas climatiques critiques pour le groupe émergent clairement : tempêtes, inondations, glissements de terrain et vagues de chaleur. Pour chacun d’entre eux, l’évaluation porte sur la résilience des bâtiments et leurs conditions assurantielles, la continuité des activités et des services rendus, ainsi que sur la santé et la sécurité des collaborateurs.
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Identifier et hiérarchiser les risques
L’évaluation détaillée de ces risques ne se limite pas à l’identification : elle permet également de prioriser les actions et d’anticiper les investissements nécessaires. C’est dans cette optique qu’à partir de 2026, La Poste va mettre en place un premier plan adaptation, progressif et annuel, incluant des travaux immobiliers, la formation des collaborateurs et des plans de continuité d’activité en cas d’aléas extrêmes. Il sera accompagné d’un budget adaptation pour planifier les investissements sur le moyen et long terme.
Ce dispositif cible les sites et fonctions les plus exposés et vise à se préparer aux impacts avant qu’ils ne surviennent, plutôt que de réagir dans l’urgence. Il assure également que l’exposition aux risques climatiques est systématiquement prise en compte dans les comités d’investissement, faisant de l’adaptation un levier stratégique dans le développement de l’entreprise.
Expérimenter dès aujourd’hui pour préparer l’avenir
En misant sur l’atténuation et l’adaptation, le groupe La Poste optimise les actions nécessaires pour garantir sa résilience climatique. Les travaux de rénovation thermique des bâtiments, ainsi que la végétalisation des toits, déjà réalisés pour atténuer les émissions carbone, ont un effet positif sur l’adaptation aux vagues de chaleur. Sur l’adaptation plus spécifiquement, le groupe La Poste expérimente des solutions déployables à grande échelle et adaptées aux territoires, tout en intégrant les retours des collaborateurs impliqués dans ces tests. Parmi ces initiatives : système adiabatique¹, textiles adaptés pour le personnel ou isolation renforcée des remorques pour éviter leur surchauffe...
La Poste fait partie des premières entreprises à considérer l’adaptation comme un complément indispensable à l’atténuation. En combinant ces deux approches, le groupe veut bâtir un modèle durablement rentable et responsable, capable de protéger ses activités, ses collaborateurs et ses clients face aux aléas climatiques. Pour être efficiente, cette approche doit s’inscrire dans une vision globale. La résilience du groupe La Poste ne se limite pas à celle de ses sites et de ses collaborateurs. Elle nécessite que les territoires, les infrastructures, les fournisseurs et partenaires soient également préparés au changement climatique. C’est aussi un sujet sur lequel La Poste échange avec ses parties prenantes.
En partenariat avec La Poste.
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¹ Adiabatique : système permettant d’éviter les fuites thermiques.