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Edito

Troquer son "bullshit job" contre un job qui a du sens

Et si travailler permettait de changer le monde à son échelle ? Les parcours inspirants de quelques entrepreneurs engagés peuvent donner des idées aux amateurs.

Cinq jours sur sept. Huit heures par jour. Pendant plus de 40 ans. Pour que ce temps passé au travail soit bien vécu, mieux vaut faire en sorte qu’il soit vecteur de sens. Apparemment, ce n’est pas le cas pour tout le monde, particulièrement pour les cadres qui sont 62 % à envisager de démissionner, selon un sondage Ipsos pour Cadremploi publié mercredi 13 novembre. Pour 34 % d’entre eux, c’est l’intérêt des missions qui est mis en avant pour justifier ce besoin de changement.

Cela rappelle le concept mis en lumière par le sociologue David Graeber de "bullshit jobs", ou "jobs à la con", vides de sens, dénués d’intérêt. (Un nouvel ouvrage, Bullshit jobs a été publié par l’auteur à la rentrée en France.) Ces métiers qui consistent parfois à remplir des tableaux Excel qui ne seront finalement jamais présentés en réunion. Ceux pour lesquels le salarié ne se sent pas utile dans la société. Apparemment ces jobs-là pullulent.

Travailler pour vivre ou vivre pour travailler ?

Pourtant participer au fonctionnement d'une société plus durable via son travail, est-ce que cela ne contribue pas au bonheur de chacun ? S’engager pour la planète, s’engager pour aider les autres, pour la démocratie, pour l’égalité, pour toutes les causes qui nous sont chères... On peut le faire en dehors du travail, en adhérant à des associations ou en participant à des actions, telles que les dernières marches pour le climat organisées à travers la France, notamment. Mais imaginez le poids de vos actions si elles pouvaient être menées tout au long de la journée…

Simple en théorie, oui. Moins en pratique, peut-être. Comment s’y prendre pour savoir ce qui nous anime et trouver ce qui a du sens pour soi ? Par où commencer ? Déjà en faisant des petits pas, pour voir son objectif s’approcher de plus en plus chaque jour : en parler, faire des recherches sur internet, approcher des contacts. Et s’inspirer des parcours de ceux qui ont choisi de changer le monde au quotidien. C’est l’objet de notre prochain dossier sur les entrepreneurs engagés, qui ont décidé de s’attaquer à une problématique de développement durable, en créant leur propre entreprise. Nous avons déjà parlé avec Thomas Huriez, le créateur de la marque de jeans made in France 1083, qui ne voulait plus mettre son temps "au profit de projets qui n’étaient pas alignés avec (ses) convictions" et avec Nicolas Pereira, le fondateur de la plateforme de financement participatif pour les projets ayant du sens, Solylend. Pour lui, pas besoin de tergiverser : "toute personne qui a vraiment envie de mener un projet de changement – pas forcément à grande échelle - doit se lancer !" De quoi inspirer ceux qui se sentent prêts et voudraient participer – un peu en tout cas – à changer le monde.

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