Plan A
LA PÉPITE

Plan A, première plateforme de crowdfunding climatique

Lancée il y a quelques semaines, la plateforme de financement participatif Plan A entend bien montrer qu'il ne sert à rien de rêver à une planète B : c'est à force de visibilité, de partage et de solidarité qu'on arrivera à tout changer.

"Pendant trop longtemps nous avons ignoré la capacité de la nature à transformer nos vies en quelques secondes.... Voilà qui n'est plus possible aujourd'hui : sécheresse, inondations, ouragans, vagues de chaleur sont autant de catastrophes qui affectent les humains, les animaux, la flore en nous rappelant de leur extrême à quel point le changement climatique est bel et bien réel", explique d'entrée de jeu Lubomila Jordanova, fondatrice d'origine bulgare de la plateforme Plan A, désireuse de remettre un peu d'équilibre et d'équité dans tout ce bazar lié, il faut le dire, à la présence de l'homme sur terre. "Nous sommes désireux de créer une communauté de bons gars et gonzesses engagé.e.s dans l'action climatique partout dans le monde. Parce qu'il n'y a pas de plan B pour la planète", ajoute-t-elle dans la déclaration d'intention du projet.

Parmi ses associés dans cette aventure : des Indiens, un Français, deux Anglais, etc. une équipe internationale motivée par le désir d'utiliser la puissance des données dont on dispose pour identifier les zones d'action prioritaires. C'est alors que les acteurs locaux sont identifiés, tout autant que des solutions adaptées, pour venir en aide avec des financements nécessaires afin de financer leur adaptation climatique.

Six grands thèmes

Comme cela apparaît très clairement sur la page d'accueil du site, six thèmes d'action climatique ont été identifiés : les forêts, l'océan, la biodiversité, les énergies renouvelables, la gestion des déchets et la vie durable. Et les projets indiqués, aux quatre coins de la planète, sont longuement détaillés et illustrés : "nous avons pour notre lancement établi 50 partenariats avec des projets aussi variés qu'une mission de transmission de savoir traditionnel au Tadjikistan jusqu'à l'utilisation de drones pour reforester l'Italie du nord. En France, nous travaillons avec l'association Coeur de Forêt en Dordogne", explique en ce sens le Français Nathan Bonnisseau, en charge du contenu de la plateforme.

Copie d'écran de la plateforme Plan A

La version du site, intégralement en anglais pour l'instant, sera très prochainement disponible en français. Parmi les données prises en compte pour identifier les zones à choyer le plus urgemment, les indices liés aux objectifs de développement durable de l'ONU et nombre d'autres données statistiques disponibles publiquement. Un travail complété par une vérification des faits avec les acteurs de terrain, et la volonté d'apporter de mettre en réseau des experts et solutions du monde entier face à une problématique donnée.

Agir ensemble

De fait, les projets indiqués sont soumis à un processus de sélection similaire aux autres plateformes de financement participatif : détails du projet, vidéo pour le présenter, budget précis, suivi de projet avec la définition d'objectifs définis dans le temps... "Notre idée est de mettre en lien les acteurs locaux dans le besoin en lien avec des gens qui travaillent déjà à ces endroits là, leur permettre d'avoir accès à des donateurs un peu partout dans le monde", relève Nathan Bonnisseau.

Ceci dit, il y a trois catégories de projets :

  • Les actions locales - levée de fonds allant de 1000 à 5000 euros pour les individus qui veulent faire des choses à leur échelle
  • Les actions plus établies avec des Ong qui savent ce qu'elles vont faire – 5000 à 200 000 euros
  • Les actions liées à une catastrophe pour des montants allant de 200 000 à 10 millions d'euros

La commission de la plateforme, car le projet n'est pas à but non lucratif, va de 8 % pour les actions localisées à 7 % pour les projets intermédiaires et 3 % pour les catastrophes. À noter : il n'y a pas de seuil, contrairement au fonctionnement d'autres plateformes, si bien que si la somme affichée n'est pas atteinte, l'organisation portant le projet touche quand même l'argent. Il n'y a pas non plus de contrepartie, si ce n'est le fait d'avoir fait une bonne action.

L'équipe entend bien affiner le fonctionnement de sa plateforme dans les semaines qui viennent, reconnaît Nathan Bonnisseau, selon les retours d'expérience de ses usagers. Se rapprocher peut être de plateformes existantes telles BlueBees pour l'alimentation et l'agriculture ou WeDoGood, HelloAsso ou Reforestaction pourrait être une idée pour agréger les efforts menés par chacun pour trouver des solutions et l'argent qui va bien pour leur donner vie !