C’est une première en France. La commune de Malaunay met au défi ses habitants avec son nouveau projet "La Transition prend ses quartiers". Pendant trois mois, 110 Malaunaysiens devront réaliser des actions définies autour de sept thématiques : l’énergie et l’eau, les déchets et le recyclage, la mobilité douce et partagée, l’alimentation et l’agriculture, la production et consommation responsables, la protection de la biodiversité et enfin l’innovation sociale et l’économie du bien-être. Un projet ludique et participatif, qui a pour but de changer les comportements et les modes de consommation des citoyens. Retour sur ce projet et sur les autres engagements de la ville.
La ville de Malaunay est réputée pour son fort engagement en termes de transition énergétique et écologique. Pouvez-vous nous détailler un peu ses projets ?
Nous avons d’abord commencé à travailler sur le développement des énergies renouvelables avec la mise en service d’une chaufferie à bois qui alimente plusieurs équipements de la ville : deux écoles, le restaurant scolaire, le centre socio-cuturel, le gymnase, la piscine municipale. Nous avons également 10 bâtiments municipaux couverts de l’énergie solaire. Une des toitures solaires a été financée en partie grâce à l’emprunt participatif que l’on a fait auprès des habitants. Nous avons énormément travaillé sur la question de l’alimentation, notamment avec la restauration municipale. 50 % des produits que les enfants retrouvent à la cantine sont locaux et biologiques. Nous avons mené une grande action sur la lutte contre le gaspillage alimentaire avec l’installation des tables de tri dans les restaurants scolaires pour que les enfants recyclent eux-même leurs déchets.
La ville s'est également beaucoup investi dans les sujets qui touchent à la précarité énergétique. Nous envoyons régulièrement des agents municipaux chez les habitants pour accompagner les locataires ou propriétaires sur l’usage de leur logement et sur les travaux à envisager pour faire un maximum d’économies d’énergie. Il y a d'autres projets pour les mois et années à venir. Ceux-ci concerneront notamment la nature en ville.
Vous avez également lancé le 14 décembre 2018 le projet "La Transition prend ses quartiers", de quoi s'agit-il ?
L’enjeu, dans un premier temps, a été de mettre la collectivité municipale dans l’exemplarité avant d'essayer d’embarquer les habitants dans la même trajectoire et de voir comment les mobiliser. D’où l’idée de ce défi, "La transition prend ses quartiers". Nous avons lancé un casting pour sélectionner une famille qui, pendant trois mois, doit relever des défis autour de la transition écologique et dans les domaines de son choix. Nous avons eu énormément de candidatures et nous nous sommes dit qu’il était dommage de se priver d’une telle mobilisation. Donc finalement aujourd’hui, 110 personnes sont engagées dans cette aventure. Elles seront suivies par des équipes de coachs et des membres d’associations. Elle travailleront également avec avec des scénaristes et des illustrateurs pour transformer cette expérience en bande-dessinée qui pourra inspirer les associations et les autres habitants de la commune. À l’issue de ce défi, l’idée est de lancer un appel à projets permanent pour que la ville puisse accompagner techniquement ou financièrement les idées qui émergeront ici et là dans les différentes quartiers.
Vous avez des profils variés parmi ces personnes engagées ?
Oui, et là encore, nous avons été très agréablement surpris par la grande diversité des profils. Nous avons par exemple deux enseignantes qui ont décidé d’inscrire leur classe, parce qu’elles avaient déjà commencé à travailler sur la problématique des déchets avec les enfants. Nous avons aussi une équipe de salariés, un collectif de riverains, une maison d’accueil... C’est humainement très enrichissant.
Les habitants vous paraissent-ils engagés dans la politique écologique que mène la ville de Malaunay ?
Oui ! Cette politique a permis à Malaunay, qui auparavant était une commune parmi tant d'autres, de se forger une véritable identité, reconnue à l’extérieur. Elle créé la fierté des habitants. Il y a une adhésion autour de ces innovations qui se font sur le territoire, aussi parce que l’on a pas abandonné les métiers premiers de la commune. C’est un projet global.
Pourquoi est-ce important que les communes françaises s’engagent dans la transition écologique ?
Ce n'est pas important, c’est fondamental. La raison principale, c’est que l’État français pourra prendre tous les plus beaux engagements à l’échelle internationale ou à l’échelle nationale, l’enjeu du changement de comportements se joue au plus près des citoyens. Et ce sont vraiment les communes qui, je pense, doivent être la porte d’entrée de leur transition. Je considère que la transition écologique et énergétique ne peut être que territoriale.
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