Top départ pour le grand débat national. Mardi 15 janvier, le gouvernement a officiellement lancé la fameuse consultation publique voulue en réponse à la crise des gilets jaunes qui secoue l'Hexagone depuis fin 2018 et dont l'objectif est de faire "remonter" les contributions des citoyens français au plus haut niveau de l'Etat, afin de nourrir les réflexions autour de quatre thèmes, précisés dimanche 13 janvier par Emmanuel Macron : la fiscalité et les dépenses publiques, l’organisation de l’Etat et des services publics, la démocratie et la citoyenneté et ... la transition écologique, point de crispation dans un contexte alimenté par la hausse des prix de l'essence.
Quelles modalités pratiques ?
Pour aider les Français à y voir plus clair, le gouvernement a précisé lundi 14 janvier les modalités d'organisation de l'événement qui se tiendra pendant deux mois, jusqu'au 15 mars. Et notamment les différents outils mis à disposition des citoyens souhaitant y prendre part : sur cette période, ces derniers pourront assister à des réunions d’initiatives locales et, à partir du 1er mars, à des conférences citoyennes régionales, se rendre sur des stands "installés dans des lieux de passages du quotidien", et bien sûr, soumettre directement leurs contributions, à compter du 21 janvier, par courrier postal à l'adresse : Mission grand débat - 244, bd Saint-Germain, 75007 Paris, ou via la plateforme www.granddebat.fr, lancé spécialement pour l'occasion.
Sur ce dernier, il est également d'ores et déjà possible d'avoir accès à la liste des débats organisés dans sa région, tandis qu'un kit méthodologique, des fiches de présentation des thèmes mis au débat et fiches thématiques et "kits territoriaux" seront mis à disposition des organisateurs d'événements dans les prochains jours. Ces derniers pourront être des citoyens, des élus et institutions ou encore des organisations à but lucratif ou non lucratif. Ces démarches seront également accessibles par téléphone au 0 800 97 11 11 pour la France Métropolitaine (numéro vert) et au 01 82 71 03 39 pour l’Outre-Mer.
Les ministres Sébastien Lecornu et Emmanuelle Wargon sont eux chargés de piloter le débat au niveau national et d’"organiser la mobilisation de tous pour faire de (l'événement) un succès démocratique", indique le communiqué du gouvernement.
Logement, biodiversité et financement de la transition écologique
Sur le thème de l'environnement, six questions réparties sur plusieurs grands axes ont été retenues. Celles-ci touchent en premier lieu au mode de financement de la transition écologique : Quels leviers -impôts, taxes- doivent être activés ? Qui doit être concerné en priorité ? Comment la rendre accessible à tous sur le plan financier ?
"Faire la transition écologique permet de réduire les dépenses contraintes des ménages en carburant, en chauffage, en gestion des déchets et en transports. Mais pour réussir cette transition, il faut investir massivement et accompagner nos concitoyens les plus modestes", explique notamment Emmanuel Macron dans sa lettre adressée aux Français publiée dimanche 13 février.
Ensuite vient la question de la responsabilité du déploiement de solutions pour se déplacer, se loger, se chauffer ou se nourrir autrement. Doit-elle être à la charge de l'Etat ? Celle des collectivités ? Quelles propositions peuvent être apportées par les citoyens eux-mêmes pour accélérer cette transition ? Enfin, comment s'assurer que les choix pris en ce sens sont viables d'un point de vue scientifique, et comment partager ces derniers à l'échelle européenne "pour que nos producteurs ne soient pas pénalisés par rapport à leurs concurrents étrangers" ? La taxe carbone et le nucléaire, qui font pourtant l'objet de nombreuses passions dans l'Hexagone, sont quant à eux absents des débats.
Et après ?
Peu de précisions pour l'instant sur la portée de cette consultation, dont le Chef de l'Etat a indiqué qu'elle devra permettre de "bâtir un nouveau contrat pour la Nation, de structurer l’action du gouvernement et du parlement, mais aussi les positions de la France au niveau européen et international" et dont il rendra compte "directement dans le mois qui suivra la fin du débat".