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Comment les Pays-Bas sont-ils devenus le paradis du vélo ?

Comment l'usage du vélo s'est-il répandu aux Pays-Bas ? Existe-t-il une méthode néerlandaise ? Un rapport rédigé par l'ambassade cycliste néerlandaise (Dutch Cycling Embassy) entend partager leur expertise de sorte que les villes et les régions du monde entier puissent en tirer parti !

"Les Pays-Bas sont un pays de vélo. Nous avons une population d’environ 17 millions d’habitants et près de 23 millions de vélos. Sur de courtes distances, surtout en ville, le vélo est une alternative populaire aux transports en commun et à la voiture. Aux Pays-Bas, un quart des trajets sont effectués à vélo" explique Stientje van Veldhoven, le ministre de l'Environnement néerlandais, en préambule de ce rapport publié en Octobre 2018. Pour lui, "l’approche néerlandaise du cyclisme peut également être appliquée dans d’autres pays, de sorte que les villes et les régions du monde entier puissent tirer parti de l’expertise néerlandaise".

Le vélo, c'est le pied !

Aussi cette publication revient-elle dans un premier temps sur la combinaison d’évènements qui depuis les années 1970 a permis d'inverser le modèle tout bagnole, et ce alors que les Néerlandais étaient parmi les premiers, dans les années 1950, à construire des autoroutes. Parmi les facteurs clefs ? La mobilisation citoyenne, dans un premier temps, suivie par l'évolution de la vision des urbanistes qui ont su passer de la conception d’infrastructures isolées à l’élaboration de réseaux cyclables complets.

La ville de Delft fut l’une des premières villes à créer un réseau d’infrastructures cyclable. Ces initiatives transformèrent les villes en des lieux où les enfants, les personnes âgées, les riches et les pauvres, et même la reine pouvaient faire du vélo en sécurité.

Le rapport ne manque pas non plus de rappeler les atouts du vélo : bénéfices pour la santé, effets combinés sur le moral et le bonheur, gain de temps lié à l'évitement des bouchons, diminution de l'impact sur l'environnement, moindre coût à l'achat, vitalité commerciale des centre-villes où leur usage est développé, etc. Pour détailler cela, une série d'infographies vient appuyer le propos, telle l'image suivante qui reprend en un clin d'oeil les arguments économiques :

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On y apprend notamment que les villes où le vélo est plus développé sont des villes plus sûres, mais également des villes où la participation locale est plus forte - notamment pour les personnes âgées qui restent ainsi plus longtemps actives dans la vie sociale.

Une vision globale

Pour les Néerlandais, c'est bien simple, si "investir dans le vélo ne bénéficie pas uniquement aux cyclistes mais aussi à tous les autres utilisateurs de la route, notamment les automobilistes, en diminuant la pollution et les bouchons.", le vélo est aussi un outil d'inclusion sociale.

Pour en développer l'usage, il s'agit surtout de développer l'alchimie entre plusieurs aspects (matériels, logiciels et organisationnels), conseillent-ils également : s'il est crucial de miser sur le développement d’infrastructures cyclables et le stationnement pour les vélos, il faut également développer la culture vélo (Campagne de prévention, équité dans la loi, …) et ne pas négliger les aspects organisationnels (mise en place de collaborations et de processus entre les différents niveaux de l’administration).

Facteur clef du développement de l'usage cycliste : la prise en compte de la sécurité des usagers, non pas avec l'obligation du port du casques, mais avec des aménagements significatifs au niveau de certaines rues et intersections.

Lorsque l’espace est trop restreint pour pouvoir séparer physiquement les cyclistes du trafic automobile, la vitesse du trafic automobile est diminuée en changeant la configuration spatiale et la signalisation. Les urbanistes Néerlandais ont aussi créé des rues où les voitures sont autorisées mais où elles sont des « invitées » et où les piétons et cyclistes sont prioritaires.

De fait, la compatibilité d'usage avec d'autres modes de transports en commun, des villes libérées des gros centres commerciaux, des pistes intégrées hors des grands axes et une protection civile renforcée sont aussi des ingrédients du succès.

De quoi vous encourager à enfiler un gilet jaune pour la bonne cause, non ?