Christiana Figueres, ex-responsable de l'ONU pour le climat .
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Education/Citoyenneté

Changement climatique : Christiana Figueres, ex-responsable de l'ONU, appelle à la mobilisation générale

Christiana Figueres, ex-responsable de l'ONU pour le climat et une des chevilles ouvrières de l'accord de Paris, appelle à la mobilisation générale dans une phase critique pour la lutte contre le changement climatique, dans un entretien avec l'AFP avant la sortie en mars de son nouveau livre "Inventons notre avenir" (Albin Michel).

Pourquoi ce livre maintenant ?

Pour trois raisons. D'abord, nous (avec son coauteur Tom Rivett-Carnac) voulions nous adresser aussi à ceux qui ne travaillent pas sur la question du changement climatique. C'est important de parler à des gens moins informés pour atteindre la masse critique nécessaire aux changements. La deuxième était de souligner que nous avons une responsabilité/opportunité extraordinaire de comprendre qu'il y a une décennie critique pendant laquelle l'espèce humaine va déterminer l'avenir de la planète pour les 100 prochaines années.

Enfin, nous voulions être optimistes : on peut le faire. Il y pas mal d'angoisse et de désespoir autour du changement climatique. C'est important de comprendre cette angoisse mais aussi de la transformer en démarche constructive.

Le livre présente des scénarios : du meilleur et du pire. Lequel vous semble le plus probable ?

Si nous ne nous décidons pas à agir, nous irons vers un monde qui sera la conséquence de cette inaction : un monde de contraintes, de dommages croissants aux infrastructures, de souffrance humaine, de perte de biodiversité et de fragilité économique.

Ce n'est pas le monde que nous voulons laisser aux générations futures mais c'est le monde vers lequel nous allons si nous ne nous décidons pas à agir autrement dans les 10 prochaines années.

A qui incombe la responsabilité de ces choix ?

A tout le monde. Il faut une transformation systémique qui ne peut être organisée que par les politiques publiques, ainsi que des changements financiers et du développement technologique massifs, principalement venant du secteur privé. Mais la prise de conscience individuelle est tout aussi importante: la demande des consommateurs envoie des signaux très forts au monde économique.

Que pouvons nous faire en tant que citoyens ?

Si nous vivons ou travaillons dans des lieux énergivores, la première chose est de faire un audit sur le gaspillage. Sinon, on fait du mal à la planète et à notre portefeuille. On peut aussi agir sur le transport. Plus nous nous transportons nous-mêmes, meilleur c'est pour la planète et pour notre santé.

Enfin, ceux qui ont la chance d'avoir des économies devraient regarder attentivement où elles sont placées. La plupart des institutions financières ont compris que les actifs très carbonés constituent un risque et commencent à bouger. Il faut demander à nos gestionnaires si nos actifs sont en sécurité.

Cinq ans après l'accord de Paris, les émissions de gaz à effet de serre augmentent toujours. Cet accord vous inspire-t-il toujours confiance ?

Il y a un cycle de cinq ans, prévu dans l'accord de Paris, dans les domaines financier, technologique et politique, afin de permettre (aux pays) de rehausser leurs ambitions. Mais peu de pays ont déjà soumis leurs nouveaux plans de réduction d'émissions. Nous savons qu'environ 80 pays doivent le faire à l'approche de la COP26 (en Écosse en novembre), mais beaucoup sont petits en termes économiques. Ce dont nous avons vraiment besoin c'est que les grandes puissances économiques en fassent plus.

Vous pensez que la COP26 peut déboucher sur un succès ?

L'investissement diplomatique de la France a été essentiel pour boucler l'accord de Paris. Je suis confiante que le Royaume-Uni est conscient que c'est la COP la plus importante depuis Paris, qu'il faut envoyer le signal que nous sommes sur la bonne voie et que la Grande-Bretagne va déployer sa diplomatie très efficace pour que les pays arrivent à Glasgow avec de nouvelles ambitions.

Propos recueillis par Patrick Galey.

Avec AFP.

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