Présentée sous la forme d’un livre-objet, Orbs est facile à prendre en main : une couverture magnifique, de belles illustrations qui rendent sa lecture simple et agréable alors que le sommaire, en lui-même, est assez dense - et la pagination assez élevée (près de 200 pages). Objectif ? Offrir un traitement aussi bien scientifique qu'artistique, esthétique et poétique de l'eau.
Aussi est-ce un délice que de plonger dans ce numéro entièrement consacré à l'Eau tant on découvre cette ressource sous un nouveau jour. Les auteurs viennent d'horizons variés et livrent, chacun leur tour, ce qui dans l'eau les fascine. La revue y rassemble des scientifiques, médecins et spécialistes du vivant (Marc Henry, Yann Olivaux, Marc-François Paya, Yann Olivaux et Bernard Poitevin), des enquêtes et articles journalistiques (Jean-Yves Casgha, Thomas Dietrich, Cyril Flouard, Victoria Lautman, Valérie Cabanes et Charles-Maxence Layet) et des artistes, musiciens, photographes, vidéastes (Michel Redolfi, Rodolphe Forget, Muriel Despiau, Philippe Brizon…)
L'eau nous touche et nous relie
Mention spéciale, pour ma part, aux explications données par Marc-François Paya sur l'eau qui compose et qui circule dans notre corps (c'est logique, mais je n'avais jamais réalisé qu'un nouveau-né est composé à 85 % d'eau, comparativement à 65 % chez un vieillard) et aux réflexions de Michel Redolfi sur les liens entre l'eau et le son (j'ignorais qu'il existait des concerts subaquatiques dont l'expérience révèle un réservoir onirique apparemment aussi expérimental qu'expérimentable).
Chapeau aussi au travail photographique de Muriel Despiau (cf. la vidéo suivante)...
... et aux témoignages rapportés par le réalisateur Rodolphe Forget, qui, passionné d'eau depuis 2009 et le film "The Experience, Being Water" (ci-dessous), en fait le coeur d'une quête infinie pour mettre l'eau en images. Pour lui d'ailleurs, "nous venons de l'eau, pas du singe"... Il a même fait un long périple de 500 km à pieds, durant l'hiver 2010, pour retrouver les sources de la Garonne, en Espagne, à Vialla (pour en tirer le film Garonne, également ci-dessous)
In fine, comme l'indique le fondateur de la revue, le journaliste scientifique Maxence Layet, sur la page de financement participatif qui a réuni près de 200 contributeurs et 8000 euros pour donner vie à ce numéro spécial, "l'eau est partout, à la fois source de vie, fontaine de jouvence, courants impétueux et mémoire de l'univers. À l'échelle de la planète, l'eau sculpte nos paysages, baigne nos cellules, irrigue nos cultures, intrigue les savants et résonne avec nos jeux d'enfants".
De quoi vous ouvrir les chakras et vous faire couler un bon bain en toute conscience ce week-end ?
"Décroissance", "bifurcation", "résilience"...que nous disent les mots de l'écologie ?
