Les enjeux environnementaux, les différentes sources de pollution, les conséquences du réchauffement climatique ou les tensions sur la ressource en eau sont autant de sujets complexes et anxiogènes - et donc difficiles à vulgariser.
Les dessinateurs de presse ont pour cela plusieurs atouts : offrir en un clin d'oeil et avec une bonne dose d'humour de quoi saisir toute l'absurdité d'un monde qui ne tourne pas toujours très rond.
En feuilletant cet ouvrage publié par Gallimard, on rit jaune tout en prenant simplement la mesure de ce qui est dénoncé. Les dessins, sélectionnés par Cartooning for Peace (un réseau de 162 dessinateurs du monde entier engagés à promouvoir la liberté d'expression, créé par Plantu en 2006) sont triés par thématique (pollution, eau, climat, biodiversité, agroalimentaire, santé, géopolitique...), brièvement introduits et ponctués par des citations de Yann Arthus-Bertrand, qui signe la préface. Dans ce long texte, on ne peut qu'être saisi par la rétrospective qu'en offre le photographe et président de la Fondation Good Planet : en revenant sur les dates clefs du combat écologique et en énumérant les différents enjeux à prendre en compte, il donne la mesure du chemin parcouru... mais surtout la perspective de ce qu'il reste à faire.
Ce n'est plus le moment de réfléchir, ni de se poser des questions, et encore moins d'avoir peur. C'est le moment de s'engager, de rejoindre des millions de gens qui le font déjà. C'est le moment d'agir."
On ne peut s'empêcher, comme le rappelle aussi Yann Arthus Bertrand, de penser à Reiser, au Professeur Choron, à Gébé, Tignous, Wolinski, Cabu, Honoré ou Charbes... "S'ils étaient encore là, ils nous engueuleraient, comme le font aujourd'hui Plantu et les dessinateurs de Cartooning for Peace. Parce que si on continue, on va tous crever. Faut vraiment vous faire un dessin ?" interroge Yann Arthus-Bertrand en conclusion.
A noter : les droits d'auteurs sont reversés à Cartooning for Peace afin de soutenir les dessinateurs de presse menacés.
"Décroissance", "bifurcation", "résilience"...que nous disent les mots de l'écologie ?
