A une semaine de la journée nationale de lutte contre la précarité énergétique, le 12 novembre, le Médiateur de l'énergie rappelle que "la précarité énergétique est toujours forte" mais constate qu'elle "est un peu moins présente dans les esprits" des personnes logeant dans les 2 007 foyers interrogés en septembre.
En 2024, la consommation d'énergie a été une préoccupation pour 85 % des foyers, contre 89 % en 2023. Mais dans les actes, 75 % des foyers déclarent avoir restreint le chauffage pour ne pas avoir de factures trop élevées, une proportion qui reste importante même si elle diminue après cinq années consécutives de forte hausse. Et pour 28 % des consommateurs, les factures d'énergie étaient tellement élevées qu'ils ont du mal à les payer.
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Le nombre d'interventions pour impayés en augmentation
En cas d'impayés, un foyer risque une coupe d'électricité de la part de son fournisseur ou une réduction de la puissance électrique de son logement s'il est bénéficiaire du chèque énergie ou si son fournisseur a décidé de ne plus pratiquer de coupures.
Le nombre d'interventions pour impayés a dépassé le million en 2023, selon le Médiateur de l'énergie : 265 000 coupures d'électricité et de gaz, en baisse de 18 % sur un an, mais les réductions de puissance d'électricité ont augmenté de 15 %, à 736 000.
Frédérique Feriaud, directrice générale des services du médiateur national de l'énergie, préconise "l'interdiction complète des coupures d'électricité en cas d'impayés".
"L'électricité est un produit de première nécessite et pour autant, parfois, on a le sentiment qu'en pratique ce n'est pas considéré comme tel", puisque pour l'eau par exemple, les coupures d'eau pour impayés sont interdites, poursuit-elle.
29 % des foyers envisagent des travaux d'isolation
Elle estime qu'il faut "un service minimum avec une puissance réduite pour faire fonctionner des appareils électriques essentiels, comme le frigo ou un téléphone pour appeler les services sociaux".
Par ailleurs, parmi les 30 % de ménages qui déclarent avoir souffert du froid en 2024, 32 % identifient la mauvaise isolation de leur logement comme cause.
Pour faire baisser leur consommation d'énergie, 29 % des foyers envisagent des travaux d'isolation, moins qu'en 2023 (32 %).
Le motif financier reste la principale raison (88 % des cas) d'un changement de comportement dans les dépenses énergétiques, devant les raisons écologiques, avancées par 44 % des ménages ayant adapté leurs pratiques (ces deux motifs peuvent se combiner).
Avec AFP.