En novembre dernier, le restaurant parisien "Aujourd’hui Demain" annonçait sur Instagram retirer de sa carte ses recettes à base d’avocat. Une décision prise également aujourd'hui par la chaîne parisienne des cafés "Marlette", considérant l'impact social et l'empreinte carbone de ces fruits qui traversent la moitié du globe pour atterrir dans les assiettes des restaurants français. L'enseigne a annoncé cette décision sur Instagram, se valant les félicitations de nombreux internautes : "Cela fait plusieurs années que nous pensons qu’il faut arrêter l’avocat, mais ce n’est pas évident parce que les gens en raffolent. Nous avions peur de perdre notre clientèle, d’autant que l’avocat représentait 80 % de notre carte salée. Mais finalement, les gens ont bien réagi à travers nos posts sur les réseaux", a expliqué à ID Scarlette, co-fondatrice de "Marlette".
Si cela implique pour l'enseigne de tirer un trait sur certains de ses "plats signatures", celle-ci ne désespère pas de trouver des filières alternatives d’avocats bio et "plus proches de chez nous" : "Nous aimerions acheter des avocats en Europe, seulement les cultures en Espagne ou en Italie risquent de consommer autant d’eau, nous voulons prendre le temps de voir s’il existe des filières plus respectueuses. Et si nous devons nous passer définitivement de l’avocat, nous nous en passerons !", insiste Scarlette.
Entre 2016 et 2018, l'Europe a consommé plus de 650 000 tonnes d’avocats. La plateforme "les fruits et légumes frais", soutenue par le ministère de l'Agriculture, estime pour sa part la consommation d’avocats en France à 2,8 kg par ménage et par an. Les conditions climatiques favorables à la production de l’avocat n'étant pas réunies dans l’Hexagone, c'est en Guadeloupe, en Martinique, à la Réunion et à Mayotte que sont produits la plupart des avocats français. Le rendement ne couvre cependant pas la demande du pays qui reste le second importateur d'avocats au monde.
La culture du fruit représente une manne financière importante pour les pays producteurs tels que le Chili ou le Mexique. Dans un épisode nommé La guerre de l’avocat, la série documentaire Rotten met en évidence les répercussions environnementales, sociales et économiques provoquées par la culture de ce fruit. On découvre par exemple que l’"or vert" de l’Amérique du Sud est une source de convoitises pour les cartels qui extorquent violemment les cultivateurs. Afin de garantir une exportation tout au long de l’année, l'avocat est de plus cultivé de manière intensive à grand renfort de pesticides. Sans compter que l’avocatier est un arbre particulièrement gourmand en eau : pour l'irrigation, les cultivateurs pompent directement dans les rivières et les assèchent. Le documentaire fait aussi état des plantations illégales qui se multiplient dans les régions au climat le plus propice à la culture de l’avocat. Ces dernières souffrent de la déforestation qui met en danger des essences d’arbres endémiques.
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