Le 23 et 24 août, cinq départements de la région PACA sont en vigilance orange pollution à l'ozone, amplifiée par les chaleurs actuelles.
© Nan Xotl/Unsplash
Climat

Vagues de chaleur et pollution de l'air : quel lien ?

Le mardi 22 août, la France enregistrait un record de chaleur pour une fin d'été avec un indicateur thermique national de 27.1 degrés. En plus des effets sanitaires des canicules, la pollution atmosphérique est accrue pendant les épisodes de vagues de chaleur. 

19 départements de la Vallée du Rhône, Occitanie et Ouest-Aquitaine en vigilance rouge canicule le mercredi 23 août, avec des pics pouvant monter à 42 degrés, indique Météo-France. Alors que la grande moitié du pays est en proie aux vagues de chaleur et des records de températures ont été battus à Orange (Vaucluse), la pollution atmosphérique s'en retrouve favorisée. 

Cinq départements de la région PACA sont placés alerte 2 pollution à l'ozone entraînant des mesures de prudence et de restrictions de circulation ou d'épandage agricole par exemple. 

Comment expliquer le lien entre chaleur et pollution atmosphérique ? 

Les vagues de chaleur jouent un rôle significatif dans les concentrations et la formation d'ozone. Nécessitant des U.V, et donc du soleil, la pollution atmosphérique à l'ozone augmente, "c'est très compliqué d'agir dessus", explique Bruno Tudal, conseiller médical à Santé Respiratoire France. Quant aux particules fines PM2.5 et PM10, produites par les activités humaines et les incendies, "elles ne peuvent être dispersées et restent en suspension dans l'air en raison de l'air sec et des vagues de chaleur".

Par conséquent, "on rajoute des difficultés respiratoires. L'ozone et les particules fines ont des effets importants sur la santé à court terme", l'ozone entraînant des détresses respiratoires et les particules fines causant des crises d'asthme ou même des AVC, précise Bruno Tudal, touchant les personnes âgées et les plus jeunes. 

Les villes enclavées les plus affectées

Un triptyque chaleur, activités humaines et pollution atmosphérique qui met en alerte les villes. À Strasbourg, "lors de vagues de chaleur, on a vite une très mauvaise qualité de l'air localisé sur la ville, alors qu'en périphérie beaucoup moins parce que la topographie permet à l'air de circuler et de disperser les polluants", illustre Bruno Tudal, évoquant ici la problématique de l'îlot de chaleur urbain.

À Nantes, bien que la ville soit proche de l'océan, l'importance des activités industrielles à proximité "fait que toutes les conditions sont réunies pour avoir des pics de pollution de l'air fréquents" lors de vagues de chaleur. Idem en région Auvergne-Rhône-Alpes qui enregistre une pollution à l'ozone à des niveaux dangereux, frappée depuis une semaine par une canicule. 

Vers une tension des services d'urgences ?

Selon une étude de l'université de Waterloo (Ontario, Canada), les effets combinés des chaleurs extrêmes et de la pollution atmosphérique augmentent le nombre de décès et d'admissions à l'hôpital. L'étude retient notamment que "même des températures nocturnes modérées peuvent entraîner une hausse de visites des services d'urgences, particulièrement des personnes âgées ou vulnérables".

Entre pics de températures et pics de pollution, les hôpitaux voient de plus en plus de patients affluer dans leurs services d'urgence. "On connaît l'état des services d'admission en France. S'ils sont saturés et qu'une personne de 80 ans déjà dans un état grave doit être admise, ce sera sûrement difficile de mettre les moyens nécessaires pour la prendre en charge correctement", s'inquiète Bruno Tudal. 

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