En 2022, deux petits cours d’eau sur cinq se sont retrouvés asséchés entre mai et septembre.
© Frederic Perez /Unsplash
Climat

Sciences participatives : une application pour recenser les cours d’eau qui s’assèchent en été

Récompensée lors du Prix de l’Union européenne pour la science citoyenne, en mai dernier, l’application DRYriVERS propose aux citoyens de photographier et cartographier les rivières qui s’assèchent pendant la période estivale. Cet outil doit également aider les scientifiques à prédire les effets du changement climatique sur les cours d’eau. 

Malgré d’importantes pluies, notamment dans le nord de la France, l'été 2023 est particulièrement marquée par la sécheresse ce qui n’est pas sans conséquence sur l’état de la ressource en eau. En juillet, l’Observatoire national des étiages (Onde) a publié une carte indiquant que sur les 3 225 cours d'eau observés, 18 % sont "assecs". Cela signifie que l’eau est totalement évaporée ou infiltrée sur plus de 50 % de la station. Une situation préoccupante qui risque de s’intensifier dans les années à venir. En 2022, deux petits cours d’eau sur cinq se sont retrouvés asséchés entre mai et septembre. "Le changement climatique et l’augmentation des besoins en eau notamment assèchent de plus en plus les rivières", signale l’Inrae (Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement) dans un communiqué de presse publié en juillet dernier. 

Cartographier les cours d’eau 

Difficile toutefois d'évaluer dans quelle mesure. "L’assèchement des réseaux hydrographiques reste peu étudié, compris et cartographié", ajoute l’institut. Pour pallier ce manque, des chercheurs du projet européen DRYvER, lancé en 2020, ont créé DRYRivERS, une application smartphone en open-source dédiée aux rivières intermittentes, celles qui s’assèchent une partie de l’année. Elles représenteraient la moitié des cours d’eau de la planète. L’application permet de les suivre dans le temps et l’espace. "L’idée, c’est que chacun puisse participer pour avoir une plus grande couverture spatiale au sein des mêmes bassins versants mais aussi dans toute la France", précise Amélie Truchy, chercheuse à l’Inrae

Disponible sur Google Play et App Store, l’application est relativement facile à utiliser. Doté de son smartphone, l’utilisateur doit renseigner trois types de données : le lieu de la rivière, les conditions du lit de la rivière (si l’eau coule, si elle ne coule plus ou presque plus, ou si le lit est sec), et une photo du site qui peut être géolocalisé grâce au GPS de l’application. L’objectif est de créer un atlas européen des réseaux hydrographiques, informe l'Inrae.

Prédire les effets du changement climatique

A plus long terme, les données récoltées par les citoyens doivent permettre d’alimenter le développement de modèles afin de prédire les effets du changement climatique sur les cours d’eau. "Nous voulons utiliser les rivières intermittentes comme des sentinelles de ce qui pourrait se passer pour les rivières pérennes dans les années futures", explique la spécialiste.  

Les premiers résultats sont encourageants. Depuis son lancement en 2021, l’application DRYRivers dénombre 1 604 utilisateurs qui ont enregistré 6 220 observations sur un peu plus de 1 900 cours d’eau à travers l’Europe et le monde entier.  

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