Récupérer l'eau de pluie tombée sur les toits permettrait de faire entre 40% et 50% d'économie sur notre consommation.
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Climat

Les pluies de mars et avril n'auront pas suffi, la sécheresse menace toujours

La pluie est arrivée trop tard. Malgré les précipitations des dernières semaines sur plusieurs régions, une large majorité des nappes phréatiques françaises restent à des niveaux préoccupants, confirmant les prévisions d'une nouvelle sécheresse estivale.

Au 1er mai, 68 % des nappes phréatiques sont toujours à des "niveaux modérément bas à très bas", dont 20 % à des niveaux très bas, a annoncé mercredi le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM). Seuls 17 % des réserves d'eaux souterraines présentent des niveaux au dessus des normales.

"En mars et en avril 2023, le cumul de précipitations a été excédentaire sur une grande partie du territoire" ce qui a eu "un impact bénéfique" sur les nappes des deux tiers nord du territoire, mais "la situation demeure peu satisfaisante sur une grande partie du pays", souligne l'organisme public.

Plus déficitaire qu'en 2022

Il y a un mois, 75 % des nappes étaient à des niveaux modérément bas ou très bas, rendant "avéré" le risque de sécheresse estivale pour certaines régions. La situation est certes un peu meilleure, mais toujours très loin d'écarter le spectre d'une nouvelle sécheresse à l'été, qui pourrait même être pire que celle de l'an dernier, pourtant déjà exceptionnelle.

La situation en début de printemps est plus déficitaire que l'année dernière."

"La situation en début de printemps est plus déficitaire que l'année dernière", où seulement 58 % des nappes étaient sous les normales en avril, souligne le BRGM. Pour le ministère de la Transition écologique, 26 départements sont en "risque très probable de sécheresse d'ici la fin de l'été". La plupart sont situés sur le pourtour méditerranéen, le couloir rhodanien et dans le bassin parisien. Vingt départements connaissent déjà des restrictions d'usage de l'eau sur tout ou partie de leur territoire, selon le site gouvernemental Propluvia, dont cinq sont au stade maximal de "crise" : la quasi totalité des Pyrénées-Orientales et quelques territoires du Var, du Gard, des Bouches-du-Rhône et du Loiret.

Pourtant, contrairement au printemps 2022, l'Hexagone a cette année été particulièrement arrosé en mars et en avril, notamment dans la partie nord du pays. "Ces pluies ont permis d'engendrer des épisodes de recharge et de repousser le début de la période de vidange sur les secteurs les plus arrosés", note le BRGM.

Le sud toujours très sec

La situation s'est "considérablement" améliorée sur les nappes du Massif armoricain, du littoral de la Manche et du Grand-Est. Mais ces pluies sont arrivées trop tardivement pour recharger les nappes dans une situation dégradée depuis plus d'un an, alors que la végétation printanière est déjà sortie et absorbe une bonne partie de l'humidité.

De plus, elles interviennent à l'issue d'un automne et d'un hiver particulièrement secs qui ont empêché une bonne reconstitution des eaux souterraines. S'ajoute une situation hétérogène de la nature des nappes et des sols français, certains nécessitant davantage de pluie pour se recharger. Enfin, les précipitations du printemps ne sont pas tombées partout. Dans le sud de la France, les pluies infiltrées en profondeur "ont été insuffisantes voire inexistantes", rappelle le BRGM.

Seules les nappes de la Durance et de la plaine de la Crau, ainsi que celles des vallées alpines et de la Garonne et de ses affluents sont stables ou en hausse. En revanche, les nappes aquifères du Roussillon "connaissent une situation inédite" avec des points affichant des "niveaux historiquement bas", de même que les nappes de Provence et de Côte d'Azur. Pour les prochaines semaines, le BRGM prévoit une dégradation. Pour mai, "en l'absence de précipitations suffisantes, la vidange devrait se généraliser à l'ensemble des nappes. Les niveaux devraient alors rester en baisse et la situation devrait se dégrader" plus ou moins rapidement selon les régions.

Le gouvernement a annoncé fin mars un plan Eau comportant une cinquantaine de mesures pour tenter de se préparer à une nouvelle sécheresse estivale. Mercredi, il a actualisé les consignes à destination des préfets concernant les restrictions d'usage de l'eau à prendre en fonction des quatre différents degrés d'alerte (vigilance, alerte, alerte renforcée, crise).

Avec AFP. 

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