L'horloge de la fin du monde prend en compte les risques liés à l'activité humaine comme le changement climatique.
©Hastings Group Media/AFP
Climat

L’horloge de l’Apocalypse indique toujours l'heure la plus avancée de son histoire

L'horloge de la fin du monde indique toujours 23h58 et 30 secondes ce mardi 23 janvier. Créée par des experts du nucléaire à Washington, elle évalue le temps qu'il resterait à l'humanité avant sa perte. Cette année, les discussions ont porté sur les conflits internationaux, les émissions de gaz à effet de serre et l'intelligence artificielle.

Tic, tac, tic, tac... plus que 90 secondes avant la fin du monde, d'après l'horloge de l'Apocalypse. Métaphore du temps qu’il reste à l’humanité avant qu’une catastrophe ne marque sa fin, elle est mise en place par le BAS (Bulletin of the Atomic Scientists), un consensus scientifique dont faisait alors partie Albert Einstein, et voit le jour en 1947 à Washington.

Concrètement, la fin des temps y est matérialisée sous la forme d’une horloge conceptuelle dont l’aiguille se rapproche ou s’éloigne de minuit en fonction des dangers qui pèsent sur l'humanité. Les risques pris en compte sont liés à l’activité humaine, notamment le nucléaire et le changement climatique.

Statu quo

Ce mardi 23 janvier, les scientifiques du BAS ont recalculé l’heure et décidé de ne pas bouger l'aiguille, qui affiche donc toujours 23h58 et trente secondes. Parmi les principales menaces de l'année 2023, nous retrouvons la guerre en Ukraine et le conflit israélo-palestinien à Gaza. Les scientifiques pointent également la hausse des émissions de GES (gaz à effet de serre), et rappellent que 2023 est l'année la plus chaude jamais connue.

En revanche, la menace de la bombe nucléaire a tendance à diminuer. Le BAS estime que les efforts concernant le climat vont dans le bon sens, même s'ils ne sont pas assez rapides. Les énergies renouvelables sont mentionnées comme avancée majeure en 2023. Quant à l'intelligence artificielle, elle est considérée comme une menace si elle est liée à un outil comme le nucléaire, mais son potentiel est reconnu. Les scientifiques notent que le risque n'est pas équivalent selon les personnes et leurs lieux de vie.

La fin du monde n’a jamais été aussi proche selon l’horloge

Le BAS (Bulletin of the Atomic Scientists) est une ONG indépendante sous forme de revue en ligne. En plus d'alerter sur les dangers liés à l’activité humaine, elle donne des pistes pour les enrayer. Le Bulletin considère que "parce que les humains les ont créés (ces menaces, NDLR), nous pouvons les contrôler." L’horloge constitue l’outil de travail principal du BAS, bien que ce dernier publie aussi des rapports et des magazines.

Créée aux prémices de la Guerre froide, l’horloge de l’Apocalypse se destine à mettre en garde uniquement sur les risques nucléaires. À l'époque, elle indique déjà 23h53. Au fil des années, l’heure a surtout avancé malgré quelques reculs. Elle est notamment passée de 23h54 en 1988 à 23h43 en 1991, marquant la fin de la Guerre froide. Puis elle n’a fait que progresser. 

En 2007, les menaces liées au changement climatique s'ajoutent à celles du nucléaire. En plus de ces deux risques, l’horloge prend aussi en compte les technologies perturbatrices comme la désinformation ou les cyberattaques, et la biosécurité avec des exemples tels que celui de la crise du COVID.

Elle avance de 10 secondes le 24 janvier 2023, pour arriver à 23h58 et 30 secondes. Des inquiétudes liées à l’invasion de l’Ukraine par la Russie sont notamment mises en avant. Avant cela, elle indiquait 23h58 et 20 secondes depuis 2020.

Une référence symbolique scientifique, politique et culturelle

Le Conseil d’Administration du BAS est composé d’experts aguerris en matière de sciences et de sécurité. Quant à l’horloge, son horaire exact est calculé par le SASB (Science and Security Board). Il remplace Eugène Rabinowitch, scientifique et rédacteur en chef du Bulletin, à sa mort en 1973. Ce comité est constitué d’experts en technologie nucléaire et sciences du climat, dont plusieurs prix Nobel.

Malgré ces références, l'horloge de l’Apocalypse reçoit de vives critiques quant à sa pertinence au fil des années. Des scientifiques, philosophes ou psychologues l’accusent d’être un outil politique alarmiste sans réel fondement technique ou indicateur objectif.

Pour autant, l’horloge de la fin du monde apparaît très souvent dans le paysage culturel. Le documentaire Apocalypse, la guerre des mondes d’Isabelle Clarke, Daniel Costelle et Mickaël Gamrasni retrace son histoire. L’horloge fascine le monde du cinéma et de la littérature avec des références dans des oeuvres comme V pour Vendetta de James McTeigue, ou le roman Les Tommyknockers de Stephen King. De nombreuses chansons lui sont aussi dédiées, dont 2 Minutes to Midnight d’Iron Maiden. Enfin, elle transparaît dans des bandes dessinées, des jeux vidéos et même des jeux de société.

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