Michel Barnier veut mettre l'accent sur la décarbonation des usines.
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Climat

Climat : les ONG s'inquiètent d'un manque d'ambition du G20 sur les énergies fossiles

Des ONG se sont inquiétées mercredi du peu d'entrain des pays du G20 à s'engager à une transition pour sortir des énergies fossiles, une promesse cruciale de la dernière COP28 qui ne figure pas explicitement dans les derniers projets de déclaration commune du groupe.

Un projet de déclaration du G20, consulté par l'AFP, "salue et souscrit pleinement au résultat ambitieux et équilibré" de la COP28 qui s'est tenue à Dubaï l'an dernier.

Mais le texte ne reprend pas explicitement l'appel de la COP à "opérer une transition juste, ordonnée et équitable vers une sortie des combustibles fossiles dans les systèmes énergétiques", qui était le principal acquis de la grande conférence sur le climat.

Le document de travail aux couleurs de la présidence brésilienne du G20, daté du 24 octobre prochain, jour prévu d'une réunion des ministres des Finances du groupe de pays à Washington, marque un recul par rapport à un précédent projet de déclaration, également consulté par l'AFP, qui reprenait pour sa part textuellement cet appel à sortir progressivement des fossiles (charbon, pétrole, gaz) comme sources d'énergie.

"Un communiqué du G20 sans la mention même d'une transition hors des énergies fossiles... de la part des 20 économies les plus puissantes de la planète, cela créerait un précédent inquiétant", a de son côté jugé Maria Victoria Emanuelli, de 350.org.

Le Brésil, qui assure la présidence tournante du G20 cette année et accueillera la COP30 l'an prochain, a "une énorme responsabilité", a-t-elle estimé dans un communiqué.

"Une mobilisation mondiale contre le changement climatique"

Interrogée sur ce projet de déclaration, une source de la présidence brésilienne a indiqué à l'AFP que "les négociations" sur le contenu "sont en cours".

"Les pays se retrouvent demain (jeudi) pour négocier" à Rio de Janeiro, a-t-elle ajouté, en allusion à une réunion de deux jours du groupe de travail du G20 pour une "mobilisation mondiale contre le changement climatique".

Dans le document de travail actuel, les pays du G20 reconnaissent eux-mêmes représenter environ 4/5e du PIB mondial et des émissions de gaz à effet de serre.

"La résistance des pays à faire explicitement mention des énergies fossiles et de la nécessité d'en sortir est évidente", a pour sa part déploré Stela Herschmann, de l'ONG brésilienne Observatoire du climat. Mais il est impossible de limiter le réchauffement climatique à 1,5°C "sans s'attaquer à la racine du problème", souligne-t-elle.

"Il est très inquiétant que les pays du G20 n'aient pas la volonté de faire face à leur responsabilité de se retirer rapidement des énergies fossiles nocives et de mener les efforts pour changer notre système économique actuel", a aussi regretté Shreeshan Venkatesh, du Réseau action climat (CAN-RAC) international, principal collectif des ONG observatrices dans les négociations internationales.

Avec AFP.