"J’appelle chaque pays à interdire la publicité pour les entreprises des énergies fossiles," a lancé le 5 juin António Guterres, secrétaire général de l’ONU, lors d'un discours à New York pour la journée mondiale de l'environnement. Cette demande fait écho aux records de chaleur qui touchent la planète entière depuis 12 mois. Selon l'observatoire européen Copernicus, le mois de mai 2024 a, lui aussi, été le plus chaud jamais enregistré dans le monde.
L’Organisation météorologique mondiale (OMM) ajoute qu’il est probable à 80 % que, d'ici 2028 et sur une année calendaire, la température moyenne mondiale dépasse "temporairement" de plus de 1,5 °C les niveaux préindustriels. Selon une autre étude publiée le même jour par des dizaines de climatologues renommés, nous en sommes à environ 1,2 °C sur la dernière décennie.
Une anomalie d’1,48 °C en 2023
La limite des 1,5°C adoptée par la quasi-entièreté de la planète lors de l’Accord de Paris en 2015 ne semble donc pas atteinte. Cependant, ce +1,5 °C doit être atteint en moyenne sur des décennies pour être considéré comme un nouveau climat stabilisé. L’année 2023, la plus chaude jamais enregistrée, s’est tout de même terminée par une anomalie de 1,48 °C par rapport à la période 1850 - 1900, selon Copernicus. Cette anomalie résulte du changement climatique, mais aussi d'un surplus de réchauffement ponctuel, apporté par le phénomène naturel El Nino.
Dans le cas du climat, nous ne sommes pas les dinosaures, nous sommes la météorite”
Pour répondre à l’Accord de Paris, le chef de l’ONU a également appelé, de nouveau, à taxer les profits de l’industrie fossile. Le but de cette opération est de financer la lutte contre le réchauffement climatique. L’idée d’une "taxe de solidarité" sur l’aviation et le maritime a aussi été évoquée pendant cette allocution. "Même si les émissions étaient réduites à zéro dès demain, une étude récente a montré que le chaos climatique coûterait au moins 38 000 milliards de dollars par an d’ici à 2050," ajoute António Guterres. Une somme bien plus importante que les 2 400 milliards de dollars nécessaires d’ici 2030 aux pays en développement, hors Chine, pour sortir des énergies fossiles.
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"Dans le cas du climat, nous ne sommes pas les dinosaures, nous sommes la météorite. Nous ne sommes pas seulement en danger, nous sommes le danger," a continué le secrétaire général pendant son allocution. Le chef de l’ONU considère l’état actuel du climat comme "un moment critique" et appelle à "prendre la bretelle de sortie de l’autoroute vers l’enfer."