À l'heure actuelle, le feu reste "très actif et la situation est toujours défavorable".
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Climat

Été 2025 : bilan d’une France ravagée par des incendies records

Conséquence directe du réchauffement climatique, les feux de forêts se multiplient en France. Alors que celui dans l’Aude vient à peine d’être fixé, quelle est la situation depuis le début de l’été ? ID dresse le bilan à la mi-saison.

L’été 2025 n’est pas terminé qu’il est déjà celui des records. Selon l’observatoire européen Copernicus, il y a eu 238 incendies en France, dont 236 ont eu lieu avant la date du 28 juillet. Ce chiffre fait de l’Hexagone le troisième pays d’Europe le plus touché par ces incendies après la Roumanie et l’Italie. 

Selon des analyses publiées par l’Effis, système européen d’information sur les feux de forêt, 36 883 hectares ont été brulés en France au 7 août 2025. Ce chiffre est 3,5 fois plus élevé que la moyenne de ces neuf dernières années. En effet, entre 2006 et 2024, environ 10 408 hectares partaient en fumée chaque été. 

De plus en plus d’incendies

Mais ces dernières années, ce chiffre n’a fait qu’augmenter. En 2022, 48 819 hectares disparus ont été recensés, 21 603 hectares en 2023. Sécheresse, vent, fortes chaleurs… Cet été tous les critères étaient réunis pour une multiplication des feux de forêt. Le sud de la France est particulièrement touché.

Les prévisions de risque d'incendies en Europe du 5 au 12 août 2025.
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Par ailleurs, on déplore plus d’hectares calcinés et plus tôt cette année, en raison de l’incendie qui a ravagé une partie de l’Aude lors de la première semaine d’août. Le feu a parcouru 17 000 hectares en un peu plus de 48 heures. Désormais maitrisé, il est toujours géré par les pompiers qui continuent de sécuriser la zone. Ce dernier a entraîné un décès, 13 blessures, et la disparition de trois personnes.

Début juillet, d’autres incendies avaient fait les titres de l’actualité, comme celui au nord-ouest de Marseille (Bouches-du-Rhône), où environ 750 hectares avaient brulé, ainsi que celui à Fabrègues. 

Des territoires propices

"En 2024, la température moyenne mondiale a dépassé le seuil de 1,5 °C de réchauffement climatique par rapport à l'ère préindustrielle", note l’observatoire Copernicus. Sur le pourtour méditerranéen, cette hausse moyenne a même atteint les 1,74°C en juillet. 

Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) qualifie d’ailleurs cette région de "hotspot climatique", d’où naissent des "événements extrêmes" car ces conditions offrent "plus d’opportunités aux étincelles de devenir des feux".

Selon le ministère de la Transition écologique, en 2023, trois causes principales à ces départs de feux ont été identifiées. "71 % sont involontaires ou accidentels, 21 % malveillants et 8 % d’origine naturelle", indiquent les données analysées. Cela montre qu’une grande partie de ces incendies pourrait être évitée. 

Quant à l’avenir, les chercheurs s’inquiètent. Les pays du sud de l’Europe sont déjà victimes d’incendies importants et difficiles à canaliser. Dans les colonnes du Monde, le chercheur Julien Ruffault prévient : "L’Espagne et le Portugal ont dix à quinze ans d’avance sur ce qui va advenir en France. Les feux que les pompiers jugent aujourd’hui incontrôlables là-bas seront bientôt notre lot commun".