Il y a quelques mois, la France a officiellement rejoint la liste des pays affectés par la désertification. Cette décision a été actée en décembre 2024, lors de la COP 16 organisée en Arabie saoudite.
©Kindel Media/Pexels
Climat

Désertification : un enjeu désormais français

Article réservé aux abonnés

Il y a quelques mois, la France a officiellement rejoint la liste des pays affectés par la désertification. Cette décision a été actée en décembre 2024, lors de la COP 16 organisée en Arabie saoudite. Une reconnaissance symbolique mais révélatrice, à l’heure où le pays fait face à des épisodes de sécheresse de plus en plus fréquents et à des étés caniculaires d’une intensité inédite.

Lorsqu’on évoque les déserts, on pense spontanément aux dunes de sable de Marrakech ou aux étendues arides de l’Arabie saoudite. Pourtant, en décembre 2024, à l’occasion de la COP 16 organisée à Riyad, la France a officiellement été inscrite parmi les pays " affectés" par la désertification. Ce classement provient de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD), un accord international méconnu du grand public, adopté en 1992 lors du Sommet de la Terre à Rio.

Une inscription symbolique mais stratégique

Il convient toutefois de nuancer. La France ne compte évidemment pas de déserts au sens géographique du terme, comme ceux que l’on retrouve en Arabie saoudite ou en Algérie. En revanche, son inscription sur cette liste marque une étape importante dans la reconnaissance des risques liés à la dégradation des sols.

"Cette entrée permet de mettre en place des politiques de prévention et d’anticipation", souligne Barbara Pompili, ancienne ministre de la Transition écologique, aujourd’hui ambassadrice déléguée à l’environnement. Autrement dit, il ne s’agit pas d’un aveu d’échec, mais d’un levier pour mieux affronter les défis climatiques à venir.

Des zones déjà fragilisées

Certaines régions françaises, notamment dans le sud du pays, montrent déjà des signes de dégradation avancée des sols. La Provence, le Languedoc, la vallée du Rhône ou encore la Corse subissent régulièrement des sécheresses prolongées, une érosion accélérée des terres et une perte de matière organique dans les sols agricoles. Selon l’Office français de la biodiversité, près de 15 % du territoire national serait déjà concerné par des phénomènes de type " pré-désertification".

Préserver l’eau et les terres : un enjeu prioritaire

Face à cette menace silencieuse, plusieurs leviers sont envisagés : le développement de l’agroécologie, la reforestation, la préservation des zones humides et la réduction de l’artificialisation des terres. Le gouvernement a également lancé une feuille de route pour une meilleure gestion de l’eau, ressource cruciale dans la lutte contre la désertification. Les collectivités locales sont incitées à revoir leur aménagement du territoire pour intégrer les contraintes climatiques futures.