©PHILIPPE ROY / Aurimages / AFP
Climat

Après la fonte record des glaciers en 2022, qu'attendre pour 2023 ?

La fonte subie par les glaciers des Alpes françaises durant l'été 2022 a été "exceptionnelle" selon des scientifiques spécialisés qui estiment, tout en se voulant prudents, que 2023 "est moins mal parti que l'an dernier".

"La perte de masse des glaciers au cours de l'année 2021-2022 est exceptionnelle. Elle résulte de la combinaison d'une accumulation hivernale très faible et d'une ablation estivale très forte", selon une analyse publiée par des scientifiques dans la revue La Météorologie de février.

En effet, le printemps 2022 a été à la fois sec et précoce, suivi d'un été long, sec et chaud (le deuxième été le plus chaud connu en France après 2003), relèvent quatre glaciologues français de l'Institut des Géosciences de l'Environnement (Université Grenoble Alpes, CNRS, IRD, Inrae, G-INP) dans la revue. "La perte de masse des glaciers alpins français en 2022 représente environ 5 à 7 % de la masse glaciaire restante dans les Alpes françaises", écrivent les scientifiques, qui effectuent un suivi régulier sur plusieurs glaciers des Alpes françaises pour calculer les variations annuelles de leur masse.

On est moins mal parti que l'an dernier."

Qu'en sera-t-il de l'été 2023 ? Pour Antoine Rabatel, glaciologue à l'Institut des Géosciences de l'Environnement, tout ce qu'on peut dire à ce stade, c'est que l'"on est moins mal parti que l'an dernier" puisque, contrairement à la fin de l'hiver 2022, la neige est encore bien présente sur les massifs, protégeant les glaciers du rayonnement solaire. "A priori les accumulations de l'hiver qui se termine sont dans la moyenne de ce qu'on mesure depuis 20 à 30 ans", souligne-t-il.

Périodes caniculaires en question

Le comportement des glaciers dépendra de potentielles périodes caniculaires et de leur longueur : "cela dépend quand elles se placent aussi car plus la neige fond rapidement en fin de printemps, plus la glace se retrouve à nu de manière précoce, et plus ça augmente la fonte", selon lui. "Si on n'a pas de phase caniculaire comme en mai-juin 2022, cela peut permettre au manteau neigeux de se maintenir de manière un peu plus durable pendant l'été et de limiter la fonte", conclut-il.

Selon les tendances à trois mois de Météo-France, "le scénario plus chaud que la normale est le plus probable pour mai, juin et juillet sur l'ensemble de la France, en cohérence avec les effets du changement climatique". En revanche, côté précipitations, "aucun scénario n'est privilégié sur la France ni sur l'Europe".

Avec AFP. 

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