Hier s’est tenue la journée mondiale pour sauver les ours. À cette occasion, ID s’intéresse à l’ours blanc, symbole du changement climatique. Cet animal, aussi appelé ours polaire, vit autour du cercle arctique, plus précisément au Groenland, au nord du Canada et de la Russie et en Alaska. Estimée à 26 000 individus, cette espèce est en diminution ces dernières décennies, et aujourd'hui classée vulnérable.
Un superprédateur
Cousin de l’ours brun, l’ours polaire est le plus grand carnivore terrestre. "Il se nourrit essentiellement de phoques, même si selon les saisons, il peut aussi chasser des rennes ou bien des bélugas", explique Rémy Marion, expert de ce mammifère. "C'est un animal opportuniste", ajoute-t-il. En effet, l’ursus maritimums de son nom scientifique, est adapté à la vie terrestre et aquatique. Il peut d’ailleurs repérer une proie jusqu’à dix kilomètres.
Ainsi, l’ours blanc participe à la régulation naturelle d’espèces comme le phoque, le renard ou les oiseaux. C’est là que réside son utilité principale : il participe au bon fonctionnement de la chaîne alimentaire, se plaçant tout en haut de cette dernière dans son habitat naturel.
Symbole du réchauffement climatique
L’ours polaire peut représenter un indicateur du dérèglement climatique. Le déclin de sa population, due à un manque de nourriture, résulte du détraquement de toute la chaîne alimentaire associée. De plus, la fonte de la banquise, évènement inquiétant pour le climat, participe également à la diminution de sa population. La potentielle disparition des ours polaires constitue donc le symptôme d’un problème global.
C’est pourquoi cet animal devient au fil des années l’un des grands symboles du dérèglement climatique. Plusieurs associations ou ONG de défense de la nature l’érigent en emblème. Des images désolantes d’ours polaires emprisonnés par la fonte des glaces sont également souvent diffusées pour sensibiliser la population aux causes climatiques.
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Or, Rémy Marion estime que "l’ours polaire n’est pas forcément le bon animal à prendre comme symbole". Il affirme que d’autres espèces sont davantage impactées par le changement climatique, comme le lemming. "Ce rongeur est à la base de la chaîne alimentaire et est bien plus menacé, mais pour des raisons esthétiques, il n’apparaît pas en couverture de magazines", analyse-t-il. L’expert, également auteur, photographe, vidéaste et conférencier, a publié hier son nouveau livre intitulé L’ours polaire, vagabond des glaces. Dans cet ouvrage, il dépeint l’utilisation symbolique et philosophique de l’ours, parfois exagérée.
Rôle économique et philosophique
En revanche, l'ours polaire a un impact réel au Canada, notamment chez les Inuits. Dans le nord du pays, l'observation de cet animal constitue une activité touristique lucrative. La chasse est également pratiquée, bien qu'elle soit régulée. Enfin, l'utilisation de son image à des fins pédagogiques ou scientifiques s'avère également bénéfique à l'économie du pays.
Enfin, sur la question de l'utilité de l'ours polaire, Rémy Marion conclut : "comme tous les animaux, l’ours blanc existe parce qu’il existe. Nul besoin de lui chercher un rôle".
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