Les nouveaux OGM se nomment NGT ou NBT, de l’anglais "new genomic/breeding techniques".
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Biodiversité

5 minutes pour comprendre la polémique sur les "nouveaux OGM"

L'Anses publie ce mercredi 6 mars un document exprimant ses craintes vis-à-vis des nouveaux OGM. Ces derniers, proches des techniques de modification génétique déjà existantes, bénéficient d'une règlementation plus souple. L'Anses recommande une vérification au cas par cas avant et après leur mise sur le marché.

L’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire Alimentaire (Anses) a publié mercredi 6 mars un avis concernant les nouvelles technologies génomiques, aussi appelées "nouveaux OGM". Le document de 300 pages préconise d’évaluer les risques de ces techniques.

En pleine crise des agriculteurs, cette publication était sollicitée par le syndicat agricole Confédération Paysanne et l’association FNE (France Nature Environnement) lors du Salon de l’Agriculture la semaine dernière. Cette demande intervient juste après le vote du Parlement européen, qui assouplit les règles encadrant ces nouveaux OGM. Une décision critiquée par les associations de défense de l’environnement.

Qu’est-ce que ces nouveaux OGM ?

Un produit OGM est défini par le ministère de la Transition écologique comme un "organisme (animal, végétal, bactérie) qui a été modifié par des techniques de génie génétique". Des gènes de différentes espèces sont mélangés pour obtenir une version dite transgène, censée être améliorée. Cette technique est utilisée principalement en agriculture, mais aussi dans l’industrie ou la médecine. Elle permet notamment de cultiver des plantes plus résistantes aux attaques d'insectes et aux maladies, pour de meilleurs rendements.

Les nouveaux OGM se nomment NGT ou NBT, de l’anglais "new genomic/breeding techniques", ou "nouvelles techniques génomiques/de sélection". De même, les produits qui en sont issus sont génétiquement modifiés. Certains de leurs gènes sont désactivés ou transférés d’un spécimen de la même espèce à un autre. La grande différence avec les OGM classiques est qu'aucun gène d'espèce extérieure n'est ajouté. 

Un risque potentiel sur la nature et sur la santé

À ce jour, les produits OGM transgènes sont encadrés dans l’Union européenne (UE), qui ne permet la production que d’une seule variété. En France, aucun produit OGM ne peut être cultivé. En effet, les craintes exprimées à son sujet concernent les effets à long terme encore méconnus sur la santé et l’environnement. En revanche, l'Europe et la France autorisent l'importation de tous les produits OGM.

Quant aux NGT/NBT, ils ne sont pour l’instant pas réglementés de la même manière, exempts par le Parlement européen des règles de sécurité. Le débat porte sur leur définition : les semenciers et industries agroalimentaires qui les défendent considèrent qu’il ne s’agit pas exactement d’OGM et qu’ils ne doivent pas répondre à la même réglementation. Selon eux, le potentiel danger des OGM résiderait dans leur aspect transgène. Ils estiment que ces nouvelles techniques constituent des innovations essentielles pour répondre aux enjeux du monde agricole dans un contexte de changement climatique.

Or, ces arguments sont contestés par les organismes de défense de la nature tels que Greenpeace. Ces derniers estiment que ces nouvelles techniques correspondent à la définition des OGM, présentent les mêmes risques et devraient respecter les mêmes règles. Quant à L'Anses, elle redoute aussi les potentiels effets à long terme sur la santé et l’environnement. Les doutes portent notamment sur les conséquences dans le cas d'une diffusion de manière incontrôlée des plantes concernées. De plus, l'agence sanitaire s'inquiète de produits "plus allergènes". 

Néanmoins, l'agence n’est pas contre une autorisation des produits issus des techniques NGT/NBT. Seulement, elle recommande d’évaluer ces risques sanitaires et environnementaux au cas par cas avant toute autorisation sur le marché.  De plus, elle souhaite établir un plan de surveillance de ces risques après autorisation, par un organisme de surveillance indépendant des défenseurs des NGT/NBT.

Avec AFP.

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