Capturer le CO2 grâce à l’eau des océans, c’est le pari que s’est lancée Equatic, une start-up américaine basée à Los Angeles. Bien plus que de séquestrer le dioxyde de carbone, cette entreprise souhaite également produire de l’hydrogène vert.
Comment ? En pompant de l’eau de mer et en la traitant via un électrolyseur - un procédé chimique qui permet de décomposer l'eau à partir d’un courant électrique pour fabriquer ensuite de l’hydrogène vert, de l’oxygène, de l’acide ainsi que de la boue alcaline. Celle-ci permet de piéger le CO2 présent dans l’atmosphère, et de le transformer en bicarbonates et carbonates stables qui seront par la suite rejetés en mer.
"Produire 100 tonnes d’hydrogène vert"
"Afin de réduire au minimum l’impact de son processus sur l’environnement, les flux de déchets acides sont neutralisés avec des roches avant d’être déversés", explique Geo.fr dans un article publié le 23 décembre 2024.
Des projets pilotes ont déjà été installés à Los Angeles et à Singapour, et ont permis d’éliminer chacun "30 à 40 tonnes de CO2 chaque année", ajoute le média qui indique également qu’à terme la start-up espère "capturer 4 000 tonnes de CO2 tout en produisant 100 tonnes d’hydrogène vert", notamment grâce à une nouvelle usine en cours de construction à Singapour.
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Une innovation contestée
Une usine commerciale doit aussi voir le jour d’ici 2026 au Québec, au Canada. "Elle permettra de retirer 109 500 tonnes de dioxyde de carbone de l’atmosphère et de produire annuellement 3 600 tonnes d’hydrogène vert", assure Deep Sky, concepteur de projets d’élimination du carbone, partenaire de ce chantier.
L’impact environnemental d’une telle innovation pose toutefois question. Même si Equatic atteste "respecter les normes mondiales", certains détracteurs s'inquiètent des éventuels effets des rejets en mer sur les écosystèmes marins.
"L’élimination du CO2 marin est tout simplement trop risquée", lance Mary Church, responsable de la campagne géo-ingénierie au Centre de droit international de l’environnement (Ciel) dans un article publié le 18 décembre 2024 par la BBC. Elle précise au média : "Cela pourrait altérer la chimie des océans, provoquer des changements dans les niveaux de nutriments et l’abondance des espèces, avec des conséquences importantes pour les écosystèmes."
Dans le monde, d’autres entreprises combinent aujourd’hui les techniques de capture de CO2 dans l’atmosphère avec la production d’hydrogène vert, à l’image de Climeworks, en Suisse ou encore Hydrogen Utopia, au Royaume-Uni.
En France, des initiatives émergent également pour stocker le carbone mais peu le font encore pour produire de l'énergie verte.
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