Lidl a récemment dévoilé sa "Charte pour une Alimentation Consciente".
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Alimentation durable : "les comportements alimentaires se définissent dès le plus jeune âge"

Avec le souhait affiché d’agir activement pour la transition agro-alimentaire, l’enseigne Lidl s’est engagée à ne plus diffuser de publicités aux enfants pour des produits "malsains". A cette occasion, ID s'est entretenu avec la Responsable RSE Achat du groupe de distribution, Isabelle Hoffmann.

Lidl a récemment dévoilé sa "Charte pour une Alimentation Consciente". Par le biais de ce "contrat", l’enseigne s’engage ainsi à promouvoir une grande transparence en matière de communication, mais aussi une alimentation saine et durable. Autant d’engagements sur lesquels revient la Responsable RSE Achat du groupe, Isabelle Hoffmann.

Dès cette année, Lidl ne diffusera plus aucune publicité dédiée aux enfants de moins de 16 ans pour des produits malsains à marques propres. Pourquoi lancer cette initiative ?

Pas plus tard que lundi dernier, la Ligue contre l’obésité a publié son nouveau rapport. Près de la moitié de la population française est en situation d’obésité ou de surpoids. Ce constat s’est fortement aggravé ces dernières décennies, d’autant plus chez les jeunes. 

Les comportements alimentaires se définissant, en partie, dès le plus jeune âge, en tant que distributeur nous avons un rôle à jouer, tant au travers de nos opérations marketing que par la qualité nutritionnelle de nos produits. 

Le soutien à une alimentation plus saine n’est pas nouveau pour notre enseigne. Cet engagement marketing vient renforcer nos actions menées depuis plusieurs années sur l’amélioration de la qualité nutritionnelle de nos produits. En effet, nous réduisons les taux de sel, de sucre, de conservateurs utilisés lors de la production de nos produits. Nous avons également communiqué notre objectif d’augmenter la proportion de céréales complètes, d’améliorer la teneur en acides gras insaturés d’ici 2025, en choisissant en priorité des huiles végétales produites en Europe, etc.

D’ici 2025, nous avons pour objectif de rendre plus neutres ces emballages en supprimant ces visuels sur les produits malsains ne respectant pas les recommandations de l’OMS.

En parallèle, pour orienter le choix des consommateurs vers des produits plus sains, nous apposons le Nutri-score sur certains produits et développons progressivement cet étiquetage. Sur les aspects marketing, nous incitons nos consommateurs à cuisiner leurs propres repas en leur proposant des idées de recettes saines dans nos prospectus. Nous avons fait le choix d’adapter les recommandations du "manger, bouger", en y ajoutant des recommandations sur les légumineuses et les protéines végétales. 

Quelle est la prochaine étape ?

Nous allons, dès cette année, commencer à rendre plus neutres les emballages de nos produits ne respectant pas les recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). A l’heure actuelle, nous commercialisons des gâteaux, glaces, bonbons dans des emballages colorés, avec des illustrations enfantines, et donc attrayants pour les enfants. D’ici 2025, nous avons pour objectif de rendre plus neutres ces emballages en supprimant ces visuels sur les produits malsains ne respectant pas les recommandations de l’OMS. Lidl est aujourd’hui le premier distributeur à se fixer de tels objectifs sur la quasi-totalité des produits commercialisés en supermarché. Nous espérons que d’autres enseignes suivront la démarche afin d’inciter les consommateurs, dès le plus jeune âge, à manger plus sainement. 

En rendant les produits non-transformés plus attractifs aux yeux des enfants, et des parents, nous espérons contribuer à une alimentation plus saine des Français.

Les enfants sont une "cible" publicitaire majeure sur le marché de la distribution, il faut prendre ce risque de ne plus leur adresser de messages ?

Au travers de cet engagement nous ne mettons pas fin aux messages adressés aux enfants. Nous modifions notre discours, en faveur de produits plus sains. Il n’y aura, par exemple, aucune restriction envers la promotion de fruits frais, fruits secs ou fruits à coques pour le goûter des enfants. En rendant les produits non-transformés plus attractifs aux yeux des enfants, et des parents, nous espérons contribuer à une alimentation plus saine des Français.

Lidl se fixe également comme objectif "d’augmenter la part de protéines d’origine végétale et de réduire les impacts écologiques et sociaux de la chaine d’approvisionnement des matières premières les plus à risque". Comment comptez-vous atteindre cet objectif ?

Le secteur agricole est responsable de 23% des émissions mondiales de gaz à effet de serre. En tant que distributeur, nous sommes conscients de notre responsabilité quant aux produits que nous proposons en supermarchés et de l’importance de soutenir les éleveurs dans la transition agroécologique. C’est dans cet objectif que nous développons notamment nos produits d’origine végétale et voulons communiquer auprès de nos clients sur des recettes simples et saines utilisant des aliments tels que les légumes secs (lentilles, pois cassés, etc.).

En parallèle, notre enseigne accompagne les éleveurs dans la transition agroécologique. Nous avons notamment signé l’année dernière un partenariat avec l’Association de Production Animale de l’Est (APAL’) pour soutenir financièrement les éleveurs dans la décarbonation de leurs exploitations. Cette démarche vise à accompagner les éleveurs sur le long terme pour réduire significativement leurs émissions de gaz à effet de serre. Plus de 30 000 tonnes équivalent carbone seront évitées d’ici 2025 grâce à l’engagement de Lidl dans ce projet.

Pour accompagner nos clients vers des pratiques d’achat plus responsables, les initiatives d’étiquetage sont un élément clé.

Lidl s’engage à responsabiliser au maximum d’ici 2025 ses chaines d’approvisionnement sur les aspects humains et environnementaux. Depuis 2017, Lidl a développé divers projets pour améliorer le revenu des producteurs, promouvoir l’agriculture régénératrice, valoriser les protéines végétales françaises dans l’alimentation animale, lutter contre la déforestation, améliorer le bien-être animal, etc. Des analyses de risque ont été réalisées et des groupes de travail sont en cours de déploiement.

L'enseigne souhaite contribuer à uniformiser l’étiquetage relatif à la durabilité dans l’ensemble des pays européens. Pourquoi mettre l'accent sur ce travail d'étiquetage ?

Lidl s’évertue à apporter de la transparence entre les acteurs de ses chaines d’approvisionnement, et cela jusqu’aux consommateurs. C’est pourquoi, nous avons activement collaboré avec la Fédération Nationale Bovine (FNB) dans le cadre de la définition du Rémunérascore, avec l’Institut technique de l'agriculture biologique (ITAB) lors du développement du Planet-score ou encore avec l’Association Etiquette Bien-Etre Animal (AEBEA) au sujet de l’affichage bien-être animal. Pour accompagner nos clients vers des pratiques d’achat plus responsables, les initiatives d’étiquetage sont un élément clé.

Le salon de l’agriculture vient d’ouvrir ses portes, c’est un temps fort pour de nombreux acteurs de l’alimentation, pour vous aussi ?

C’est en effet un temps fort de l’année et un évènement auquel nous sommes fiers de participer depuis 2015. Ce salon met en avant le savoir-faire agricole et la gastronomie française. Il nous permet également de rencontrer nos consommateurs et d’interagir avec les éleveurs qui contribuent à la qualité de nos produits. Nous sommes convaincus que le monde agricole est LA solution aux défis que le monde rencontre aujourd’hui et nous sommes fiers de réaffirmer notre volonté à le soutenir en ce sens.

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