Le secteur du bâtiment est un des premiers pollueurs au monde. Gourmand en énergies et en matières premières, il laisse derrière chaque chantier une lourde empreinte carbone, et surtout des tonnes de déchets.
Des recycleries pour récupérer les matériaux
Pour remédier à cette pollution dantesque, des magasins d’un nouveau type ont ouvert depuis une dizaine d’années. Sur le principe des ressourceries, qui récupèrent meubles ou vêtements usés pour les retaper et les revendre, les recycleries de matériaux de construction glanent auprès des professionnels du bâtiment, des déchèteries, ou des particuliers tous les matériaux destinés à la benne et à l’incinérateur. Planches, lavabos, tuiles, ou même luminaires, tout y est proposé, à des prix bien plus avantageux que le neuf.
Quelques chiffres
Le BTP représente :
- 50 % de la facture énergétique mondiale
- 25 % des émissions de CO2 françaises
- 50 % de la consommation mondiale de matières premières
- Le 1er consommateur au monde de sable
Ces structures de l’économie sociale et solidaire (ESS) sont souvent bien plus qu’un lieu pour faire de bonnes affaires. Elles s’impliquent dans la communauté locale où elles sont implantées. La recyclerie l’Ecrouvis, à St-Nicolas-de-Redon (Loire-Atlantique), propose par exemple des formations à l’éco-construction, héberge un bar et des locaux associatifs. Un véritable "espace de partage" pour son fondateur, Frantz Daniaud.
D’autres recycleries vont, elles, s’adresser surtout aux professionnels du bâtiment, pour revendre les matériaux en gros. À toutes les échelles, le réemploi est donc possible.
Une carte pour identifier tous les acteurs du réemploi
À l’occasion d’un évènement organisé par l’Ecrouvis en 2018, Frantz Daniaud rassemble les acteurs du réemploi. Recycleries, mais aussi concepteurs de produits à base de matériaux réemployés, architectes, designers, centres d’études… Avec l’aide de l’architecte Morgan Moinet, Frantz Daniaud, urbaniste de formation, les place sur une carte en ligne. Lorsqu’ils ont commencé, ils ont comptabilisé une cinquantaine d’acteurs. Aujourd’hui, ce sont plus de 550 professionnels du réemploi de matériaux qui y sont répertoriés. La majorité est en France, mais quelques établissements européens ont rejoint l’initiative, notamment en Belgique et aux Pays-Bas.
La carte "fait aujourd’hui référence" selon son créateur. Elle permet pour les décideurs de réaliser l’ampleur du mouvement de réemploi de matériaux. Frantz Daniaud se souvient, "il y a dix ans, on était des hurluberlus à parler de réemploi. Aujourd’hui on est plus de 500 !".
La carte des acteurs du réemploi des matériaux de construction par materiauxreemploi.com
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