L'ESS doit-elle davantage s'ouvrir à des entreprises classiques ? La question divise.
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Entreprises

Sobriété : les patrons "n'ont pas attendu le gouvernement"

Pressées d'agir par l'exécutif, les entreprises assurent lors de l'université d'été du Medef, s'être déjà engagées pour la sobriété énergétique, tandis que l'organisation patronale plaide pour un rôle plus réduit de l'État dans l'économie.

Dans son discours devant le patronat, la cheffe du gouvernement Élisabeth Borne a demandé aux entreprises d'agir pour consommer moins d'énergie, agitant la menace de mesures de rationnement cet hiver, alors que la Russie pourrait couper l'approvisionnement de l'Europe en gaz.

Chaque entreprise a été invitée à élaborer un plan de sobriété d'ici la fin septembre, et la Première ministre s'est montrée favorable à la nomination de "référents sobriété" en leur sein.

"La Première ministre veut nous faire croire qu'on aurait loupé certaines choses", alors que les entreprises "ont déjà commencé le travail", a réagi auprès de l'AFP Jean-François Faure, président de la société Aucoffre.com, spécialisée dans le commerce de métaux. "Les actions qui vont être menées pour la guerre dont on parle (en Ukraine, ndlr) et qui sont liées à l'énergie sont de toute façon positives pour le vrai combat qui doit être mené et qui est cette fameuse transition énergétique", selon cet entrepreneur du Sud-Ouest qui a vu de près cet été les incendies à Landiras, en Gironde.

"Les entreprises, Madame la Première ministre, feront leur part sur le chauffage, les déplacements de leurs collaborateurs, mais surtout sur les 'process' de production", a assuré dans un discours le président du Medef Geoffroy Roux de Bézieux. "Aujourd'hui, que les choses soient claires, il n'y a plus d'entrepreneur climatosceptique", a-t-il affirmé, assurant que la transition vers une économie bas carbone est devenue la première préoccupation des adhérents de l'organisation patronale, devant la fiscalité.

Je ne sais pas ce que c'est que la sobriété, on a toujours travaillé comme ça. L'abondance, je ne sais pas ce que c'est."

"Je ne sais pas ce que c'est que la sobriété, on a toujours travaillé comme ça. L'abondance, je ne sais pas ce que c'est. Ensuite, quand on parle de sobriété, pourquoi 10 % (de réduction de la consommation, ndlr) ?", s'interroge Franck Legardeur, directeur général de Delmonicos, une petite entreprise de 11 salariés basée à Metz qui développe des solutions de rechargement pour véhicules électriques. Il ajoute auprès de l'AFP que "la première chose à faire, c'est de l'efficacité énergétique en mesurant mieux la consommation" des entreprises comme celle des particuliers.

Rendre de la compétitivité

Un an après la fin du "quoi qu'il en coûte" pour soutenir ménages et entreprises face au Covid-19, le Medef demande au gouvernement de ne pas tout régenter.

"L'État ne doit pas tout faire en France car l'État ne sait pas tout faire", selon son président. "J'entends ceux qui demandent plus d'allocations, plus de chèques, le retour du quoi qu'il en coûte, parfois même dans le patronat, et donc plus de dépenses publiques. Mais laissons Keynes reposer en paix dans sa tombe, la meilleure façon d'aider les ménages français, c'est de rendre de la compétitivité à leurs employeurs", a déclaré sous les applaudissements des patrons M. Roux de Bézieux.

Sans surprise, il a demandé au gouvernement de continuer à réduire les impôts de production et les cotisations sociales sur les hauts salaires. La charge contre l'administration ne s'arrête pas là : "notre économie croule sous les règlements incohérents, inutiles ou incompréhensibles", tandis que "les entrepreneurs français sont désavantagés par le poids de la bureaucratie", affirme le président du Medef. Sur les grandes réformes sociales de l'assurance chômage et des retraites, le Medef appelle toutefois le gouvernement à intervenir, lorsqu'il ne peut pas s'appuyer sur des syndicats de salariés pour aboutir.

Sur l'assurance chômage en particulier, "même avec les syndicats réformistes, nous n'avons pas le même diagnostic de la situation. Donc il est légitime que l'État reprenne la main", estime Geoffroy Roux de Bézieux.

Avec AFP. 

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