Des M&M’s toujours aussi colorés, mais sans dioxyde de titane (TiO2 ou E171). C’est en partie à cette fin que le groupe Mars a décidé d’investir 70 millions d’euros dans son usine française d’Haguenau en Alsace – qui produit les M&M’s distribués sur le continent européen -, peut-on lire dans un communiqué du 12 décembre. La production de M&M’s sans dioxyde de titane devrait ainsi démarrer dans l’usine française à compter du milieu d’année 2019. "D’importants efforts de recherche et de développement ont été engagés afin de trouver des solutions de remplacement optimales permettant de garantir la même qualité de produit et la même expérience consommateur", précise le géant de l'agroalimentaire dans son communiqué.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre d’un objectif plus large de supprimer le dioxyde de titane de l’ensemble des produits de confiserie du groupe en France et en Europe d’ici mi-2020.
Additif à bannir
Ce composant controversé – classé comme "cancérogène probable" depuis 2006 par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) - était au centre des polémiques depuis la publication en janvier 2017 d’un rapport de l’INRA sur l’exposition orale aux nanoparticules de dioxyde de titane. Selon les conclusions de l’étude, chez l’animal, "le E171 pénètre la paroi de l’intestin et se retrouve dans l’organisme", ce qui peut avoir "un effet initiateur et promoteur des stades précoces de la cancérogenèse colorectale, sans toutefois permettre d’extrapoler ces conclusions à l’Homme et pour des stades plus avancés de la pathologie". À la suite de l’annonce du gouvernement début 2018 d’une possible interdiction du E171 dans les produits alimentaires, le syndicat des Confiseurs de France avait signé une charte rappelant l’engagement des industriels membres du syndicat de mettre fin à l’utilisation de cet additif.
L’UFC Que Choisir avait intenté une action contre la filiale française de Mars ainsi que plusieurs autre industriels au mois de janvier 2018 pour présence de nanoparticules de dioxyde de titane "dissimulées".