Le chikungunya est transmis par le moustique tigre, un insecte présent sur la quasi totalité du territoire.
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Santé

Chikungunya : les deux cas autochtones récents sont les plus précoces jamais identifiés en métropole

Deux cas autochtones de chikungunya ont récemment été détectés dans le sud de la France et sont considérés comme "les plus précoces jamais identifiés". En raison du changement climatique et de la prolifération des moustiques tigres, cette maladie pourrait devenir endémique en Europe.

Les deux cas autochtones de chikungunya repérés dans le sud de l'Hexagone sont "les plus précoces jamais identifiés" en métropole dans la saison d'activité du moustique tigre, a noté mercredi Santé publique France, évoquant un possible lien avec l'épidémie à la Réunion.

Pour ces cas signalés en Occitanie, à Prades-le-Lez (Hérault), et en Provence-Alpes-Côte d'azur, à La Crau (Var), le début des signes remonte au 27 mai et au 2 juin respectivement, selon le bilan hebdomadaire de la surveillance renforcée de la dengue, du chikungunya et du Zika dans l'Hexagone.

"Bien qu'en baisse, la pression d'importation dans l'Hexagone des cas de chikungunya ayant voyagé à La Réunion a pu contribuer à l'apparition précoce de transmission autochtone, d'autant que la souche du virus chikungunya circulant à la Réunion est bien adaptée au moustique Aedes albopictus", a précisé Santé publique France.

Si les investigations continuent, l'agence sanitaire a indiqué qu'au moins pour un des deux cas autochtones de cette maladie, un cas en provenance de La Réunion avait été identifié comme possiblement à l'origine de la transmission locale.

À ce stade, "aucun épisode de transmission autochtone n'a été mis en évidence en Europe, en dehors de la France", a aussi pointé SpF.

On parle de cas autochtone quand une personne a contracté la maladie sur le territoire national et n'a pas voyagé en zone contaminée dans les 15 jours précédant l'apparition des symptômes.

Apparu en 2004 en métropole, le moustique tigre était implanté dans 81 départements début 2025.

La dengue et le chikungunya pourraient devenir endémiques en Europe en raison du réchauffement climatique mais aussi de l'urbanisation et des déplacements, autant de facteurs qui favorisent la propagation du moustique tigre, selon une étude publiée mi-mai dans le Lancet Planetary Health.

Du 1er mai, début de la surveillance renforcée, jusqu'au 17 juin, la France a aussi enregistré 583 cas importés de chikungunya, 395 de dengue et 2 de Zika en métropole.

Cette année, l'épidémie de chikungunya, maladie se traduisant par des fièvres et des douleurs articulaires, a surtout frappé La Réunion, mais y poursuit désormais son déclin.

"La Réunion est à ce jour en situation d'épidémie de faible intensité", a résumé Santé publique France dans un bilan spécifique mercredi. "Cependant, la circulation du chikungunya sur l'île reste encore présente et marquée par des disparités selon les secteurs géographiques", Saint-Paul et Saint-Denis restant les communes avec le plus de cas, a ajouté l'agence.

Le nombre de morts liés à l'épidémie à La Réunion est désormais estimé à 27, avec quatre nouveaux décès attribués au chikungunya, deux directement, deux indirectement. Ils ne remontent toutefois pas aux derniers jours mais aux alentours de mi-avril, quand la flambée était maximale.

Mayotte, autre département ultramarin de l'océan Indien, est aussi touché par une épidémie, déclarée plus tardivement et d'ampleur incertaine.

Avec AFP.