Présent dans de nombreux foyers dès les premières chaleurs, le ventilateur aide à rafraîchir l’air ambiant et à mieux dormir lors de nuits étouffantes. Pourtant, une étude canadienne met en garde : chez les personnes âgées, son usage pourrait s’avérer contre-productif, voire néfaste.
Les contours de l'étude
Des chercheurs canadiens ont mené une étude en laboratoire sur 58 personnes âgées, dont 27 souffrant de coronaropathie (forme la plus courante de maladie du cœur). Les volontaire ont été soumis à un total de 320 expositions contrôlées à la chaleur. En s'appuyant sur les recommandations des Centres américains pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC), qui déconseillent l’usage du ventilateur au-delà de 32 °C, les chercheurs ont voulu vérifier ces avertissements.
Ainsi, les participants ont passé trois heures dans des chambres chauffées à 38 °C avec 60 % d’humidité, ou à 45 °C avec 15 % d’humidité. Si ces conditions peuvent sembler extrêmes, les chercheurs précisent que les volontaires avaient été informés à l’avance du protocole, et que les tests ont été adaptés à l’état de santé de chacun. Quatre scénarios ont été testés : sans aide (situation témoin), avec ventilateur, avec humidification de la peau, et enfin avec les deux combinés.
Un diagnostic différent selon le type de chaleur
Et, selon les résultats, dans des conditions de forte chaleur accompagnée de 60 % d’humidité, un ventilateur permettait de faire légèrement baisser la température corporelle (de 0,1 °C), tout en augmentant la sudation de 57 ml/h. Malgré cette transpiration accrue, les participants ressentaient une amélioration notable de leur confort thermique avec un effet bénéfique dans des climats chauds et humides, comme en Asie du Sud-Est.
En revanche, sous un climat chaud et sec, l’effet s’inverse, puisque le ventilateur augmente la température corporelle (+0,3 °C) et la transpiration (+270 ml/h). Les chercheurs ont observé une hausse significative de la température corporelle (rectale) avec l’usage du ventilateur. Celui-ci augmente la transpiration sans réellement améliorer la sensation de fraîcheur, et peut même aggraver l’inconfort thermique.
Outre cette étude, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) rappelait dans un rapport que l’utilisation d’un ventilateur électrique n'était recommandée que lorsque la température ambiante restait en dessous de 40 °C. Au-delà de ce seuil, l’effet devient contre-productif : loin de rafraîchir, le ventilateur peut accentuer la chaleur ressentie par le corps.
Quelques recommandations
Retenez donc que, lorsque les températures grimpent et que le ventilateur n’est pas une option, il existe plusieurs astuces simples pour rester au frais. Fermer volets et fenêtres durant la journée permet de limiter l’entrée de la chaleur, tandis qu’une ouverture la nuit offre plus de fraîcheur. Privilégier les douches tièdes aide également à rafraîchir le corps sans provoquer de choc thermique.
Enfin, il est essentiel de bien s’hydrater en buvant régulièrement de l’eau, même sans ressentir la soif, tout en évitant les boissons excitantes comme le café ou le thé qui peuvent favoriser la déshydratation. Ces gestes, simples mais efficaces, contribuent à mieux supporter les vagues de chaleur, surtout chez les personnes vulnérables.